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  • : Passion des livres
  • : Les coups de coeur de mes lectures. Venez découvrir des classiques, des romans français ou étrangers, du policier, du fantastique, de la bande dessinée et des mangas...et bien des choses encore !
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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 18:59

Roman pour adolescents

 

Editions Mango, collection Autres Mondes, 2003

Moi qui ne suis pas une inconditionnelle de science-fiction, je suis à chaque fois conquise par les romans de Fabrice Colin. Je vous ai déjà présenté Projet Oxatan, Les enfants de la lune et Les confessions d'un automate mangeur d'opium , tous des coups de coeur.

Voici maintenant Cyberpan, un roman original mêlant aventures, fantastique et conte puisque Fabrice Colin se réapproprie l'histoire de Peter Pan en l'installant dans un univers futuriste.

Wendy vit dans une ville idéale appelée Harmony. Les riches y vivent, séparés des pauvres qui vivent dans le Neo-Ghetto. Tout y est factice mais merveilleux dans le meilleur des mondes possibles. On ne voyage plus puisqu'on le fait par l'esprit grâce au RealWeb. Un jour, le père de Wendy invite sa fille à découvrir le Neo-Ghetto et le centre médical qu'il a créé pour enfants abandonnés. Wendy fait alors connaissance avec un jeune homme bien mystérieux qui affirme la connaître..

La nuit venue, Wendy est enlevée par ce mystérieux gamin, nommé Peter Pan. Il lui fait découvrir le Pays imaginaire ainsi que son pire ennemi, le Capitaine Crochet. Peter Pan, l'enfant qui ne voulait pas grandir, croit dur comme fer à ce pays imaginaire. Les Indiens, également, admirateurs du roman James Matthew Barry : ex-beatniks, il s'y sont installés il y a bien des années. Mais Wendy dévouvre bien vite que ce pays imaginaire cache une réalité bien noire ; elle découvre un laboratoire où sont enfermés les enfants perdus. Que cache ce laboratoire? Qui est vraiment le capitaine Crochet ?

Fabrice Colin transforme Peter Pan en une fable très noire. Le capitaine Crochet est un dangereux psychopathe qui n'hésite pas à enfermer des enfants pour obtenir un élixir de jeunesse. PeterPan devient le produit d'un virus informatique d'un programme qui a bogué. Dans le futur, on produit ainsi beaucoup de paradis artificiels...

Beaucoup d'originalité dans ce récit qui interroge la menace de l'imagination et du pouvoir virtuel  incitant quiconque à satisfaire ses moindres désirs.

Fabrice Colin signe également un beau roman d'apprentissage où une jeune fille apprend à découvrir la réalité des choses qui se cache derrière l'émerveillement. Un beau roman d'aventures !

 

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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 22:13

1953

Il s'agit de l'un des premiers romans de Marguerite Duras après Un barrage contre le Pacifique. On remarque un passage marqué vers l'abstraction, le non-dit, les silences, qui font la "marque de fabrique" de Marguerite Duras.

Tout se passe, comme souvent chez Duras, au bord de la mer, un été torride en Italie. Des couples passent leurs vacances ensemble : Ludi et Gina, qui se querellent sans cesse mais n'arrivent pas à se quitter, et Jacques et Sara, leur jeune garçon et leur bonne. On sent bien que l'amour n'est pas au beau fixe : on passe ses vacances ici, mais cela aurait bien pu se passer ailleurs. On rêve souvent, mais finalement, on se contente de se que l'on a.

Tout se passe sur trois ou quatre jours : à chaque chapitre, on se réveille, on transpire, on se demande si l'on va aller à la plage ou si l'on va rester à la maison. Puis on s'endort en espérant qu'il pleuvra le lendemain...Duras peint avec brio le quotidien de l'amour, ses rancoeurs et ses rêves. Au cours de ces quatre jours, un homme passe et Sara est tentée par l'adultère.

Dans la brèche du quotidien, s'insinue la possibilité de l'ailleurs, la quête de l'inconnu. Mais le passage n'est pas facile. Toute la beauté du livre est dans ce chemin que l'on parcourt sans arriver au bout. Car seule compte l'envie, l'hésitation.

Duras conclut avec les paroles de l'un des protagonistes : "Il n'y a pas de vacances à l'amour, doit-il, ça n'existe pas. L'amour, il faut le vivre complètement avec son ennui et tout, il n'y a pas de vacances à ça".

On se chamaille, on rêve, on s'éloigne puis on revient finalement l'un vers l'autre car "l'amour est une prison". Finalement, il ne se passe pas grand chose dans ce livre, on suit les conversations des uns et des autres puis le lecteur devine peu à peu leurs différentes personnalités. Mais on est finalement happé par ce style si personnel: l'écriture est très fluide, quasiment constituée uniquement de dialogues.

Pas le meilleur Duras mais un bon moment tout de même...

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10 mai 2007 4 10 /05 /mai /2007 22:25

ALGERIE

Editions Julliard, 2003

Yasmina Khadra (l'ancien officier algérien qui a pris un pseudonyme féminin pour échapper à la censure) nous a habitué à des romans politiques notamment sur le terrorisme. Ici, il nous livre un court récit intimiste très marquant mettant en scène un être exclu qui sombre dans la haine et la folie.

Il s'agit d'un monologue intérieur d'un homme relégué derrière les fenêtres de sa grande maison dans un village algérien où la sécheresse règne. Nous ne saurons jamais son nom ; le lecteur saura seulement qu'il est une silhouette fantomatique mal aimée par son entourage : il a découvert son père assassiné à cinq ans. Sa mère lui a toujours préféré son frère aîné. Il voudrait aimer, montrer son affection mais ne sait pas...Il tombe amoureux de Cousine K qui est adorée par sa mère. Mais K est bien ingrate ; ivre de jalousie, le jeune homme pourrait être capable du pire...

Khadra installe brillamment une atmosphère très âpre : la sécheresse du pays, la tristesse et la pauvreté des habitants, le vent qui souffle plante le décor. Puis il y a cet homme enfermé derrière ses volets qui épie le moindre geste et qui se souvient. Khadra prend soin de bien décrire la solitude de l'homme, sa tristesse puis tout à coup le lecteur est surpris par une telle violence. Parfois, nous avons l'impression qu'un monstre enfermé dans une maison nous parle. Le lecteur éprouve alors un rôle de sentiment, entre condamnation et pitié ; car la solitude et le rejet peuvent conduire à la pire folie...

L'écriture très métaphorique nous hypnotise littéralement et nous enferme dans un atmosphère de déréliction.

Je vous laisse découvrir des phrases très poétiques qui font toute la beauté du livre :

"Je ne vis pas vraiment ; je ne fais qu'être là, quelque part ; une ornière sur un chemin, un nom sur un registre communal.

Les nuages qui essaiment par dessus la montagne, la brise musardant dans l'empuantissement, les mioches que délure la rue et le braiment des ânes ne me divertissent pas.

Je considère la nuit comme une agression, subis le regard des autres comme un viol, et me fais violence toutes les fois que j'ouvre ma fenêtre sur le village.

Je n'aime pas les papillons. Pourtant, s'ils pouvaient se pousser un peu pour me frayer une place dans leur chrysalide, je leur donnerais mon âme et mon corps en guise d'offrande et chanterais leurs louanges jusqu'au jour dernier.

Mon matin est aussi navrant que vain ; une île perdue au large du renoncement. Son soleil me brûle, ses perspectives me donnent la nausée; ....

Ma nuit est une concubine frigide et ingénue. Ses baisers sont urticants, ses fantasmes incongrus. Dès le coucher du soleil, elle me rejoint....Souillant mes draps et mes chairs à la manière d'une truie. Ensuite, elle se retire, en même temps que la marée. Tirant la couverture vers elle. M'abandonnant seul et nu, tel un ver solitaire, dans le monde démentiel du "déjà-vu".

.....Captif des lassitudes, des serments avortés et des années mortes, il m'arrive souvent de scruter la pénombre sans savoir pourquoi, de veiller longuement le silence à l'affût de je ne sais quoi. J'ignore pourquoi je suis venu au monde, pourquoi je dois le quitter. Je n'ai rien demandé. Je n'ai rien à donner. Je ne fais que dériver vers quelque chose qui m'échappera toujours..."

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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 09:33

MALI

Le boucher de Kouta

Editions Hatier International "Monde Noir", 2002

Massa Makan Diabaté (1938-1988) est à l'origine un griot, c'est à dire un conteur africain. Puis, après avoir fait des études d'Histoire, il découvre qu'il a un don pour l'écriture. Il est connu aujourd'hui comme étant le plus célèbre écrivain malien, on lui doit la trilogie de Kouta : Le lieutenant de Kouta, Le coiffeur de Kouta et Le boucher de Kouta.

Bien sûr, j'ai commencé par la fin ! Dans Le boucher, on retrouve l'influence de l'oralité des griots : beaucoup de dialogues, utilisation d'expressions et de proverbes africains.

J'ai adoré le pittoresque des personnages et la cocasserie des situations ; ce livre est rempli d'humour !

Dans le village de Kouta, il y a tout un petit peuple qui se chamaille. L'histoire est bien sûr centrée sur le boucher Namori et aussi ses trois frères de case, c'est à dire ses camarades qui ont été circoncis le même jour : Soriba, amoureux des femmes et gardien d'un troupeau d'ânes, Solo, le vieil aveugle et Daouda le riche commerçant.

Après 10 ans de voyages obscurs, Namori le boucher a hérité de la boutique de son père. Il est connu pour être très avare et très pugnace. Lors de la colonisation, il a tenu tête à l'occupant en refusant de payer ses taxes quitte à rester attaché au soleil toute une journée ! Surtout, il ne supporte pas les dettes impayées. Ainsi lorsque Solo lui doit de l'argent, il n'hésite pas à lui piquer sa canne d'aveugle ! C'est dire s'il a mauvaise réputation...

Namori va tout à coup changer de tactique lorsque la sécheresse va s'abattre sur Kouta : il va passer un pacte avec Soriba, le gardien d'âne : tous les matins, il abattra un âne du troupeau de son vieil ami pour le vendre sur le marché et il se partageront les gains. Namori devient ainsi le bienfaiteur de Kouta...mais au prix d'un grand secret : la viande d'âne est interdite par le Coran !

Les deux compères vont donc tout faire pour que ce grand secret n'arrive pas aux oreilles de l'imam, grand gardien des traditions...

Massa Makan Diabaté se moque avec beaucoup d'humour des traditions musulmanes en mettant aussi en scène des chrétiens qui sont jaloux du boucher ! Il écrit une belle farce satirique qui met à mal les coutumes de son pays. Le tout sur un fond de révolutions politiques : les présidents se renversent de coup d'Etats en cops d'Etats...

Une histoire rondement bien menée qui, sous couvert d'humour, se moque des traditions.

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6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 22:32

JAPON

Prix Akutagawa, 1950

Voici l'un des plus célèbres récits de la littérature japonaise. Il s'agit d'un court récit d'une centaine de pages construit autour de trois lettres et d'une introduction. C'est bien sûr la construction originale du roman qui a fait sa célébrité : les différents récits jouent sur le masque et l'illusion : les secrets se dévoilent petit à petit et construisent une intrigue autour de trois personnages principaux : un homme, sa femme, sa maîtresse et le fille de cette dernière...

Il s'agit en fait d'un drame en 4 parties :

L'introduction met en scène l'écrivain qui publie dans un magazine un poème faisant le portrait d'un chasseur mélancolique ; quelques mois plus tard, il reçoit une lettre de l'homme qui s'est reconnu dans ce portrait ; il lui envoie trois lettres de femmes qui vont expliquer petit à petit l'attitude mélancolique de l'homme en question...

La première lettre est écrite par la fille de la maîtresse de l'homme juste après le suicide de sa mère. La jeune fille vient de découvrir dans le journal intime de sa mère qu'elle avait une liaison avec un homme marié depuis des années. Cet homme était le mari de la servante de sa mère...

La deuxième lettre, signée par la femme du mari adultère révèle un deuxième secret : elle lui demande le divorce car elle savait depuis longtemps la liaison des deux amants...

La troisième lettre, signée par l'amante qui vient de se suicider révèlera un troisième secret à l'homme tant aimé...

L'intrigue met en scène des voiles, des masques qui tombent de façon successive. Les quatre personnages sont enroulés dans un noeud de mensonges qui causera leur perte.

Retenons les très beaux passages définissant la nature humaine : l'image du serpent qui fait naître un second moi caché mais qui se révèle peu à peu, l'amour devient un ruisseau souterrain au lieu d'être une rivière s'épanchant au soleil. Comme toujours dans la littérature japonaise, la nature est très présente et poétise les rapports humains.

La forme du récit repose savamment sur une énigme : pourquoi l'homme rencontré et décrit dans le poème est-il si solitaire et mélancolique ? Le lecteur comprend peu à peu, par petite touche ...

Une oeuvre belle et énigmatique.

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6 mai 2007 7 06 /05 /mai /2007 21:09

Editions de Minuit, 2005

Voici un très beau roman d'une des grandes écrivaines françaises sur le destin d'un clandestin en France. Pas de texte engagé sur la situation des sans-papiers mais un beau portrait humain avec ses regrets, ses espoirs et ses rêves.

Diego Aki arrive en France en débarquant dans une crique sauvage. Il vient d'un pays du sud, qui n'est pas nommé, et sort de prison pour avoir participé à un mouvement révolutionnaire. Il veut dire adieu à son passé et commencer une nouvelle vie ; il est donc accueilli par l'ami de sa tante qui lui fait rencontrer une sorte de parrain local, Aigle d'or. Il devient gardien de nuit puis fait part à son protecteur de son souhait de faire du cinéma. Le cinéma qu'il avait découvert grâce à sa mère et à sa tante et qu'il va redécouvrir grâce à une ami d'Aigle d'Or. Avant de réaliser son rêve, il devra trouver sa propre voie, affirmer son individualité face aux différents réseaux...

Marie Redonnet évite tout misérabilisme ou sentimentalisme en évitant tout phrasé lyrique : la phrase est courte, simple, au présent. L'auteur concentre son attention sur l'intériorité du personnage, créant une certaine poésie au sein d'un récit sociologique : on retient tout particulièrement les passages nostalgiques où Diego se souvient de son entraînement révolutionnaire dans le désert.

Le lecteur s'identifie sans problème à cet homme à partir du moment où Marie Redonnet ne le situe pas dans un milieu déterminé. Elle ne site que des lieux et des expressions très vagues ne permettant pas de deviner l'origine de Diego. L'individu, le personnage du roman, tout en profitant de la solidarité créée par les réseaux, se méfie de tout groupe et souhaite ne compter que sur lui.

C'est grâce à l'art, au cinéma, en racontant sa propre histoire, que Diego arrivera à se réconcilier avec son passé. C'est donc plutôt un beau récit d'initiation plutôt qu'une fiction sociologique sur l'immigration.

Un beau roman humain qui a su éviter beaucoup de clichés....

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5 mai 2007 6 05 /05 /mai /2007 19:54

Editions POL, 2007

Récit de voyage, récit historique....

Jean Rolin, frère d'Olivier, autre célèbre écrivain, est connu pour ses récits de voyage oscillant entre fiction et réalité. Grand reporter, il obtient le prix Albert Londres.On lui doit notamment Terminal Frigo, récit sur les ports français.

Il signe ici un drôle d'objet littéraire où il mêle récit historique, réflexion littéraire, réflexion sur l'Afrique contemporaine et fable cocasse. Il mêle ainsi la fiction au documentaire.

Le point de départ de l'histoire : le narrateur, baroudeur ayant déjà vécu en Afrique est chargé par un ex colonel du Général Mobutu (reconverti en vigile au MacDo à Paris !!!) de convoyer une vieille bagnole de Paris à Kinshasa pour qu'elle serve de taxi à la famille du colonel restée en Afrique.

Voila pour l'intrigue dont la cocasserie repose sur les multiples péripéties que va subir la voiture de ports en ports, et pour finir, l'explosion de la durite sur place...

Rolin excelle dans l'évocation de personnalités grandiloquentes qui hantent les bateaux et les ports d'Afrique : les capitaines russes nostalgiques de la dictature, les membres de la sécurité ukrainiens...Et pendant ce temps, de conteneurs en conteneurs, la vieille audi perd ses parties...

Au cours du voyage de l'Audi, Jean Rolin ou le narrateur se plongent dans l'oeuvre de Proust et dans celle de Conrad, sur la trace du fleuve Congo d'Au coeur des ténèbres. Puis il fait des rappels historiques sur la situation chaotique du Congo-Zaïre : colonisation belge, assassinat du libérateur Patrice Lumumba, conquête du pouvoir par Mobutu et Kabila....

Rolin nous livre une intrigue pleine d'humour et de cocasserie tout en faisant un mini-reportage sur l'Afrique. Un récit bien plaisant...

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1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 10:02

Editions Ecole des Loisirs, 2005

Voici un roman historique bien intéressant pour les adolescents, traitant de la condition féminine à la fin du XIXe siècle. Marie Desplechin traite d'un sujet qui n'est pas habituel, je pense, dans la littérature ado.

Lucie est une jeune fille issue d'une famille bourgeoise, vivant dans les beaux quartiers de Paris. A très ans, sa fille souhaite qu'elle quitte l'école pour pouvoir apprendre les bonnes manières et les tâches ménagères. C'est donc aux côtés des domestiques qu'elle va faire son apprentissage : la lessive, la cuisine....et aussi une ouverture d'esprit. Car avec Fanny, Annette et Marceline, elle découvre qu'à côté de la bourgeoisie et des beaux quartiers de Paris, il y a tout un peuple qu'elle ne connaissait pas. Elle découvre par exemple le mot "socialisme". Elle va donc regarder dans le dictionnaire ce que veut dire cette expression.

Puis les domestiques vont lui faire découvrir le célèbre Ventre de Paris de Zola. C'est là qu'elle va découvrir la liberté et qu'elle choisira les clés de son avenir...

Même si Marie Desplechin n'évite pas les clichés, elle signe un beau roman d'apprentissage. Une occasion de faire découvrir aux adolescents les luttes sociales de la fin du XIXe siècle.

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1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 09:28

ETATS-UNIS

Hard révolution

Editions Seuil Policiers, 2005

Plusieurs amis m'avaient déjà conseillé de lire "un Pelecanos". C'est fait et je ne regrette pas ! Comme beaucoup d'auteurs de polars, Pelecanos insère son intrigue dans un contexte politique et social bien particulier. Ici, il nous fait entrer dans le quartier noir de Washington au moment de l'assassinat de Martin Luther King en 1968.

Avec brio, Pelecanos mêle petite et grande Histoire, destin individuel et destin collectif. Les deux héros sont deux frères noirs que tout oppose. Derek Strange est devenu flic (profitant des premières embauches de gens de couleurs dans la police) alors que son frère aîné, Dennis, fait les 400 coups avec une bande de dealers. Dennis est en train de préparer un holdup avec ses fréquentations douteuses alors qu'un noir est assassiné ave préméditation. La bande de Strange est-elle dans le coup ? Derek va enquêter avec un inspecteur blanc qui emploie sa mère comme domestique...

On retient tout d'abord la profondeur psychologique des personnages : Derek se sent coupable pour être passé de l'autre côté, lorsque par exemple, il réprime les émeutes après la mort de Martin Luther King. De même, Dennis a de plus en plus de mal à assumer son côté "mauvais garçon" face à ses parents et à son frère flic. Pourra-t-il aider sa bande de copains à préparer le hold-up sans pour autant les dénoncer?

Dans la deuxième partie, à la révolte des noirs, s'ajoute un duel sanguinaire entre deux hommes qui cherchent vengeance.

Le deuxième point fort de ce livre, c'est la restitution de l'atmosphère américaine des années 60. Tout y est et l'écriture de Pelecanos fourmille de détails. Beaucoup de descriptions de voitures, évocation de matchs de base-ball, description des bars et surtout de multiples références au rock et à la musique noire américaine (gospel, blues, soul...). Il en ressort une forte impression de réalisme.

Pour résumer, une belle intrigue sur la revendication des droits civiques en Amérique.

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25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 12:21

Editions du Rouergue, collection "DoAdo noir", 2006

Amis bibliothécaires blogueurs, vous avez sans doute entendu parler de ce livre qui a défrayé la chronique l'année dernière ! Il a inauguré la collection romans noirs au Rouergue. Guillaume Guéraud est un auteur pour ados reconnu ; ici, il met en scène un adolescent qui dans un accès de violence tue une partie de sa famille, lors du mariage de son frère. On pense bien sûr à Elephant de Gus Van Sant et aux différents faits divers des journaux télévisés.

Guillaume Guéraud met en scène le tueur par l'intermédiaire d'un flash back intéressant ; tout commence à l'arrestation du jeune assassin : dans la voiture de police, l'adolescent se souvient et se confie...

C'est donc un monologue que nous lisons ; sans pour autant se justifier ou s'excuser, l'assassin sanguinaire nous raconte son enfance et le milieu infâme dans lequel il vit : un petit village rural où se déchirent les scieurs et les vignerons. La chasse qui est le passe-temps favori des ouvriers. Il y a surtout le frère aîné qui avec son meilleur ami joue les voyous avinés. Un jour, l'adolescent, dégoûté par un tel milieu, "pête un cable".

Guillaume Guéraud a-t-il voulu excuser le tueur? Je pense que non; il a juste voulu comprendre ses gestes. Et c'est vraiment réussi. Guéraud crée une atmosphère morbide : milieu de la chasse, ivrognerie etc...Le monologue est très bien écrit, nous y croyons sans problème. Le tueur n'est pas un stéréotype ùmais quelqu'un d'inséré dans un milieu bien précis. Nous avons l'impression d'assister à des luttes archaïques dans un milieu rural arriéré.

La question principale est : comment peut-on présenter un tel livre aux adolescents ? Je pense qu'il faut absolument une médiation. Qu'en pensez-vous ? Je parle ici de mes collègues bibliothécaires : l'avez-vous déjà proposé lors d'un club de lecture par exemple ?

Je vous conseille vraiment de le lire. Certes, il y a du sang, mais on après tout, on ne fait pas de bons livres sans susciter de débats !

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