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  • : Passion des livres
  • : Les coups de coeur de mes lectures. Venez découvrir des classiques, des romans français ou étrangers, du policier, du fantastique, de la bande dessinée et des mangas...et bien des choses encore !
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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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12 septembre 2006 2 12 /09 /septembre /2006 22:01

Editions Naïve, 2006

Voici une belle découverte que je dois à un comité de lecture organisé par la magazine indépendant de littérature contemporaine, Le Matricule des anges.

Rien que la couverture vaut le détour : un montage représentant un hôtel et des passagers. A signaler, les éditions Naïve, qui apparemment font du beau boulot.

Premier mystère : le titre ! Si vous d'êtes pas un expert en droit, vous apprendrez qu'un fidéicommis est un testament où l'on désigne quelqu'un qui doit transmettre cet héritage à une tierce personne.

Rassurez-vous : ce roman ne vous emmène pas dans des problèmes juridiques insolubles !

Jugez-en plutôt l'intrigue qui nous est racontée par un mort qui vient d'être assassiné par un mystérieux personnage. L'âme prend son envol dans le ciel du cimetière pour observer les personnes assistant à son enterrement. Puis il va suivre sa femme qui va faire une enquête sur sa mort. Son mari lui a laissé des carnets qui dévoilent sa vie tumultueuse...

Nous apprenons alors que l'homme mort, un certain Stein, prof d'histoire, est devenu du jour au lendemain, tenancier de bordel grâce à l'héritage de son père qu'il a toujours détesté ! Et voici l'ex fonctionnaire qui découche la nuit, quitte ses beaux quartiers, pour s'occuper de ses belles prostituées...

Mais son père avait de biens salles fréquentations qui réclament aussi leur héritage. D'autant plus que la boutique en face, apparemment une ancienne épicerie, cache des choses immondes...

Nous voici donc plongé dans une sorte de polar déjanté où les personnages sont des anti-héros et des morts. Stein va observer d'outre-tombe l'enquête de sa femme sur sa propre mort. Cette dernière a se poster tous les jours à la terrasse d'un bar pour lire les carnets de son défunt mari et observer le quartier du bordel pour trouver les assassins...

Ce polar qui n'en est pas un est vraiment très original et très drôle ; son personnage principal est un anti-héros qui prend des airs de Bruce Willis ou de BruceLee. Les protagonistes apparaissent plutôt comme des pantins qui ne maîtrisent rien. L'humour toujours présent fait penser à Insoupçonnable de Tanguy Viel. Ainsi, le mort essaye de gagner une course contre les pigeons dans le ciel ! Il y a aussi des moments assez poétiques où le fantôme essaie d'entrer en contact avec sa femme pour la sauver...

La narration est vraiment intéressante : c'est un mort qui parle et qui nous éclaire sur ce qui s'est passé avant sa mort ; parallèlement, il suit l'enquête de sa femme qui cherche à découvrir ses assassins.

Bref, si vous aimez l'originalité et l'humour ayant pour cadre un semblant d'intrigue policière, ouvrez vite ce roman ! C'est une bouffée d'air frais !

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4 mai 2006 4 04 /05 /mai /2006 18:29

Editions Verdier, 2006

Ce petit bijou de 40 pages n'est pas à proprement parlé un roman: l'auteur met sur le devant de la scène le psychiatre lyonnais Ferdière qui a soigné Antonin Artaud à Rodez entre 1943 et 1946 sur les conseils de Robert Desnos. L'Histoire retient de lui le côté sombre du personnage; son acharnement sur Artaud , son traitement à base d'électrochocs. Il l'a cependant remis sur le "droit chemin" en l'accueillant en Aveyron: non seulement, il l'a sauvé d'une mort certaine car le régime de Vichy laissaient mourir de faim les aliénés, mais il lui a permis également de réécrire à nouveau. C'est Artaud qui a "rompu les amarres".

Emmanuel Venet, lui même psychiatre, réhabilite l'image de cet être trop méconnu et insiste notamment sur ses liens avec les cercles littéraires des années 20-40 (André Breton, Desnos, Michaux...). Avant de devenir psychiatre, il fréquenta le milieu surréaliste et écrit des petits textes. Mais conscient qu'il n'a aucun talent, il se réfugie dans la psychiatrie. Il n'en oublie pas pour autant la littérature ; il encourage la création artistique des aliénés au même titre de Dubuffet. Son échec avec Artaud lui vaut des ennemis ; il devient l'anti-héros, le poète et le psychiatre raté. Mais le lecteur, lui, retient l'image d'un homme humble qui s'est engagé au service de la littérature. L'auteur est finalement moins intéressé par le psychiatre qu'il se retient bien de juger que par l'homme qui s'est engagé aux côtés des parias de la société.

La démarche de Venet , cette sorte d'hagiographie des humbles, n'est pas sans rappeler une oeuvre majeure de Pierre Michon, Vie de Joseph Roulin, titre publié également chez Verdier.

Avant Venet, Michon a choisi de mettre au second plan le génie créateur, Van Gogh, pour faire le portrait du méconnu Joseph Roulin, facteur alcoolique ami de Van Gogh que ce dernier a peint. Ces deux oeuvres sont le portrait de vies humbles que Emmanuel Venet résume ainsi de manière magistrale :

"Coupable Ferdière? Oui, si c'est pécher que de laisser la langue intacte et de mourir sans oeuvre, non pas recroquevillé sur son énigme mais s'offrant en pâture à tous ceux que la poésie brûule ou nourrit.

Coupable d'être resté à hauteur d'homme malgré la tentation de se faire plus grand que soi et la volupté de se faire haïr"

Une oeuvre vraiment originale qu'il convient de découvrir....

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13 avril 2006 4 13 /04 /avril /2006 21:30

PREMIER ROMAN

Editions POL, 2006

Voici mon coup de coeur de la semaine (oh, oh, peut-être un peu sévère, sans doute du mois en ces temps de publication un peu moroses) : un premier roman détonnant et aussi d'actualité puisqu'il traite du monde du travail impitoyable. Mais l'essentiel n'est peut-être pas là...

Nous voici confronté au discours d'une femme artiste qui doit subvenir aux besoins du couple car "l'homme à élever" est au chômage. Elle, la fantaisiste, la créatrice, la rêveuse, va être obligée de travailler dans un grande entreprise ; l'artiste va devoir revoir des produits mal conçus. Après le refus, la révolte vient la résignation et enfin le sursaut....Louise Desbrusses critique les habitudes idiotes de l'entreprise (l'épisode du badge est hilarant), les conversations débiles et un travail abrutissant qui nie la pensée.

Mais l'essentiel n'est pas là. N'allez pas vous imaginer qu'il s'agit d'un roman social. Il s'agit avant tout d'un formidable travail sur la forme littéraire. Il s'agit en effet d'un monologue intérieur écrit à la deuxième personne du pluriel pour instaurer une distanciation (on pense tout de suite à La modification de Michel Butor ). D'autre part, les personnages n'ont pas de noms mais des surnoms du genre "Homme à élever", "Plume" "Costume bien taillé".Première originalité.

Deuxième performance: l'écriture est très hâchée dans la mesure où la pensée se cherche, se corrige, se moque d'elle à tout bout de champ. Le texte est ponctué d'interrogations, d'hésitations et de commentaires entre parenthèses qui ironisent, qui reviennent sur ce qu'a été dit. Répétitions et corrections sont ainsi monnaie courante du genre "Vous le faites, non vous le faites pas". L'humour surgit alors comme lorsqu'elle rêve d'envoyer balader son mari et qu'elle n'ose pas le faire.

Louise Desbrusses matérialise le parcours d'une femme qui s'enlise puis qui se libère peu à peu; il s'agit d'un combat philosophique difficile à mener entre l'individualité de l'être et les règles pernicieuses de la société.

Je ne résiste pas à l'envie de vous livrer deux petits extraits:

Le premier jour en entreprise:

"Soyez légère un peu, insistez-vous, et ça ira : vous passerez à travers sans être touchée (Très forte !).Voilà le défi, inventez-vous (Quelle invention !)Le défi, voulez-vous croire maintenant, c'est d'y aller et de passer au travers. Vous pouvez le faire, répétez-vous répétez-vous, vous pouvez le faire, vous le ferez. Pourquoi paniquer? Respirez. Cette façon de dramatiser parfois (râler-vous). Stop. Respirez. Vous faites un pas, un autre, vous vous glissez dans la foule. ....."

Quitter ou ne pas quitter "l'homme à élever"

"Arracher ce qui reste . Oui. Partir. Il le faut. (Pourquoi le faut-il) C'est fini. C'est tout. Pas d'espoir. Aucun. Non. Pas de remords (en règle). Non. Aucun. Partir où? Viens, dit l'éclat noir, viens chez moi. Pouquoi? Pourquoi pas? Et le dire? Comment le dire? A qui? Faut-il? Le dire? Peur (panique). A qui? Comment? Jamais.Vous n'avez jamais fait cela. Pas de (je ne sais pas) de mode d'emploi. Personne ne dit. Comment faire. Personne. Ils le font...."

BONNE DECOUVERTE !

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15 septembre 2005 4 15 /09 /septembre /2005 00:00

PREMIER ROMAN

Grasset, rentrée littéraire 2005

Sorj Chalandon, journaliste à Libération, signe ici un premier roman fortement autobiographique: il met en scène un jeune garçon bègue de douze ans. Pour fuir la solitude et les moqueries de ses camarades, il va se créer un double avec qui il ne bégaie jamais: le petit Bonzi. Il lui raconte ses misères et essaie de trouver avec lui un remède miracle pour guérir: il va donc manger de l'herbe ! A ses risques et périls... Jacques Rougeron va peu à peu sombrer dans l'imagination la plus débridée et mentir à ses parents ou à son instituteur.

Le charme de ce roman vient avant tout du destin du jeune héros: n'arrivant pas à prononcer les mots les plus simples, il a toutefois un amour immodéré des mots: il possède un cahier secret où il note minutieusement les mots difficiles qu'il apprend au fur et à mesure, qu'il prononce en lui-même ou...à Bonzi.

Le petit Bonzi est d'abord un roman d'apprentissage d'un enfant qui accepte peu à peu son handicap: il rencontrera sur son chemin des tuteurs qui l'aideront, notamment son instituteur, le personnage le plus subtil du roman: d'abord présenté comme un enseignant sévère et caricatural, il affirme peu à peu son humanité en prenant la défense du petit Jacques.

Ce roman ne vaut pas pour sa qualité littéraire même si l'auteur sait rendre à merveille le langage de l'enfance. Il s'adresse à toutes les âmes sensibles aux récits d'enfance et aux lecteurs qui s'intéressent d'abord à la sensibilité des personnages.

 

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4 août 2005 4 04 /08 /août /2005 00:00

Editions Virgile, 2005

J'ai découvert François Migeot grâce à la revue littéraire Le matricule des anges qui fait découvrir des auteurs peu connus.

il s'agit ici d'un premier roman, aux Editions Virgile, qui publient notamment  Philippe Claudel (voir la critique Petites histoires de jouets). C'est l'un des récits les plus beaux que j'ai lu jusqu'à présent !

Il s'agit d'un recueil de nouvelles sur la mort et la lente disprition des êtres et des choses, en particulier la désertification des petits villages.

La première nouvelle qui donne son titre au recueil décrit les vieilles ruelles de Lisbonne qui sombrent peu à peu dans la pénombre avec l'éclipse du soleil: l'obscurité réveille les instincts les plus primaires de la population: sexualité, meurtres... avant que tout ne redevienne normal. La description de Lisbonne est majestueuse et fait sombrer le lecteur dans un délicieux hypnotisme.

Une autre nouvelle est le chant désespéré d'un homme reclus chez lui  décrivant la saleté et la déliquescence de la ville.

Enfin, un autre récit décrit un village sombrant peu à peu dans la mort: les êtres vivants sont partis; il ne reste plus que les meubres et les bibelots pour témoigner de la vie passée. L'auteur les teinte d'une auréole fantastique: les objets semblent quémander une chaleur humaine qui les réchauffe...

La prose poétique de François Migeot n'est pas sans rappeller celle de poètes maudits comme Rimbaud ou Baudelaire qui créent de la beauté à partir de la mort et de la laideur. L'auteur arrive à nous subjuguer en nous livrant la déliquescence du monde.

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20 juillet 2005 3 20 /07 /juillet /2005 00:00

PREMIER ROMAN

Gallimard, 2005

Voici un premier roman inattendu qui mêle à la fois les références, scientifiques et artistiques tout en inventant un récit rempli d'aventures.

Un couturier japonais passionné par l'histoire des nuages charge une jeune bibliothécaire de retrouver un étrange manuscrit détenu par une vieille dame. Plusieurs questions se posent au lecteur: que contient cet étrange protocole Abercombrie? Pourquoi le couturier est -il si passionné par les nuages?

Audeguy répondra progressivement à ces questions en nous contant de multiples aventures sur l'histoire des nuages: la naissance de la météorologie à la fin du XIXe siècle, les déboires d'un peintre anglais paysagiste et les voyages d'un explorateur peu orthodoxe...Andeguy mêle habilement divertissement et références érudites.

Ce roman foisonnant de références scientifiques et historiques n'en présente pas moins une fine analyse psychologique des personnages: la passion des nuages du couturier est liée à un traumatisme de son enfance; de même, la jeune bibliothécaire livre peu à peu sa véritable personnalité au fil de l'aventure.

En conclusion, un jeune auteur à suivre de près !

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15 juillet 2005 5 15 /07 /juillet /2005 00:00

 

Olivier Adam fait partie de ces jeunes auteurs français dont l'oeuvre, aux thématiques très noires, explorent les doutes et les douleurs intimes de leurs personnages.

Ecrivant à la fois pour les adolescents et les adultes, Olivier Adam va aborder la mort, la dépression, l'échec social. L'écriture,sans fioriture, très limpide, cerne au plus près la psychologie d'êtres à la dérive.

Son titre le plus connu, Passer l'hiver, est un recueil de nouvelles qui a obtenu des critiques élogieuses en 2004.

Ne l'ayant pas lu, je vous propose un autre titre: Poids léger.

Poids léger, Editions de l'Olivier, 2002

Le personnage principal, jeune homme orphelin mal dans sa peau, a une double vie : le jour, il est employé de pompe funèbre et le soir, boxeur. Les nuits sont courtes et il a bien du mal à arriver à l’heure le matin. Il va faire la connaissance d’une jeune fille immigrée qui pourrait être sa bouée de sauvetage. Mais le destin semble en avoir décidé autrement…

 

Une descente aux enfers bien orchestrée, une écriture très épurée qui va à l’essentiel.. ;Il n’en faut pas plus pour faire un roman attachant.

 

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12 juillet 2005 2 12 /07 /juillet /2005 00:00

 

Ce jeune auteur de 31 ans a déja une dizaine de romans à son actif. Il écrit à la fois pour les adolescents à l'Ecole des Loisir et pour les adultes aux Editions Verticales.

Ses oeuvres mettent en scène des adolescents ou jeunes adultes en quête d'identité. Leur quotidien est souvent très noir (mort des parents, perte d'un ami, environnement hostile) mais il vont souvent s'évader vers un ailleurs plus agréable et serein.Arnaud Cathrine situe d'ailleurs ses romans dans des espaces lointains: un motel du Texas, un village de la campagne espagnole...Leurs rêves ou leurs fantasmes seront leur bouée de sauvetage. Il trouveront également dans leur relation avec autrui une force qui leur fera regarder l'avenir avec espoir.

Arnaud Cathrine trouve son inspiration dans la littérature américaine: son livre culte est Frankie Addams de Carson Mac Cullers: on y retrouve la solitude de l'enfance et le désir d'ailleurs.

Je vous recommande deux titres: La route de Mildand et Les vies de Luka

La route de Midland, editions Verticales, 2001

Ce magnifique roman nous fait voyager dans le désert texan. Will, un jeune professeur de français transporte un étrange bagage dans son van: le cercueil de son frère Ray qui vient de se suicider !

Il va louer une chambre dans un motel perdu, le Salt Café et va y faire la connaissance d'Amy, la patronne du bar, Singer, un jeune orphelin qui rêve de quitter cet endroit perdu pour devenir boxeur et Zach, le vieux mécanicien noir.

Au fur et à mesure, le lecteur devine que Will ne s'est pas arrêté à cet endroit par hasard. Les pièces du puzzle reliant les différents personnages vont se rassembler au fil du récit. Will va révéler peu à peu les secrets de son enfance; ce voyage lui permettra d'exorciser les blessures du passé.

Chaque personnage de ce roman est attachant: Will et ses relations tumultueuses avec son frère, Amy attendant son amour défunt, Singer et ses rêves d'évasion. La narration est particulièrement intéressante en faisant alterner les voix de Singer et de Will; le récit est entrecoupé de confessions enregistrées sur un magnétophone.

Dans ce roman, Arnaud Cathrine sait également suprendre son lecteur; les révélations de Will en choqueront plus d'un.

En conclusion, un atmosphère, des personnages attachants et une intrigue pleine de surprises !

Les vies de Luka

Nous quittons le désert texan pour la banlieue sinistrée de Liverpool. La jeune Luka , dont le père est mort, vit avec sa mère malade, son jeune frère et un oncle qui veut l'embaucher comme serveuse. Face à ce quotidien morbide, l'adolescente rêve de partir à Londres avec son petit ami de Jude.

Mais au fur et à mesure de la lecture, nous ne savons plus ce qui est réel ou fantasmé. Pour clamer sa révolte, Luka a choisi de rêver à un ailleurs plus agréable quitte à mentir à son entourage. Le lecteur fera siens les espoirs de la jeune femme; le récit à la première personne ne fait que renforcer cette impression.

Un roman très touchant, écrit avec une grande sensibilité, sur les blessures et les espoirs de l'adolescence.

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