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  • : Passion des livres
  • : Les coups de coeur de mes lectures. Venez découvrir des classiques, des romans français ou étrangers, du policier, du fantastique, de la bande dessinée et des mangas...et bien des choses encore !
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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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29 novembre 2014 6 29 /11 /novembre /2014 20:12

JAPON


EDITIONS BELFOND, 2014

 

Le grand Murakami qui nous avait habitué à de grandes épopées alambiquées signe ici un beau roman d'apprentissage tout simple bourré de suspense...

 

Tsukuru Tazaki a voulu mourir lorsqu'il était adolescent...ses 4 amis, Rouge, Bleu, Noire et Blanche  ont soudain rompu avec lui sans qu'il comprenne pourquoi.

Mais lui s'est toujours senti incolore, comparé à ses amis qui avaient tous un don ou une forte personnalité. Lui s'est contenté de construire des gares...

 

Alors, depuis, il n'arrive plus à nouer une relation solide, aussi bien en amitié qu'en amour. Jusqu'au jour où il rencontre Sara. Cette dernière lui conseille de faire un pélerinage sur la route de son passé, de retourner voir ses anciens amis pour voir se qui s'est vraiment passé..

A partir de ce moment, on n'a qu'une envie; touner la page suivante !

Murakami arrive à créer un rythme haletant tout en choisissant une narration à la troisième personne, très neutre,  évitant toute dramatisation et prenant le temps d'examiner l'intériorité de son personnage.

Belle idée que celle de ces personnages appelés par leur couleur. Une touche de fantaisie qui renforce le mystère des âmes.

Quant à notre héros qui ne s'aime pas, il va peut à peu, timidement reprendre confiance en lui.

Un beau roman psychologique dans l'air du temp, très facile à. De jolies phrases, faisant penser au développement personnel...

" Admettons que tu sois un récipient vide...Qu'est-ce que ça peut bien faire ! Tu es un récipient  très joli, très séduisant. Est-ce que quelqu'un sait ce qu'il est vraiment ? Allons...Conte-toi d'être un récipient avec une jolie forme, tellement irrésistible que quelqu'un aura forcément envie de verser quelque chose dedans"

 

Je vous laisse découvrir si notre héros incolore va trouver sa voie. Joli roman !

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20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 18:00

CHINE

http://cache.20minutes.fr/illustrations/2014/01/22/fuite-temps-1477318-616x0.jpg

 

Editions Philippe Picquier, 2014

Voici le dernier opus du plus grand écrivain chinois contemporain avec Mo Yan et Gao Xingjiang. Né en 1958 dans un village de paysans illétrés du Henan (centre-est rural) , Yan Lianke a d'abord été écrivain officiel de l'armée avant de prendre ses distances avec le régime en place et d'être censuré.

 

Parmi ses titres les plus connus, citons Le Rêve du village des Ding qui dépeint la vie des habitants qui vendent leur sang pour connaître une vie meilleure. Mais, quelques années plus tard, atteints de la « fièvre », ils se flétrissent et meurent. Un roman bouleversant par la tragédie qu’il raconte, celle de centaines de milliers de paysans du Henan contaminés par le sida. Ou encore Bons baisers de Lénine qui raconte l’histoire d’un village devenu le refuge de tous les infirmes de la région, où le chef de district décide un jour de regrouper ses habitants dans une incroyable troupe de cirque dont le but est de gagner assez d’argent pour acheter aux Russes la momie de Lénine et attirer, grâce à elle, les touristes… 

 

Pauverté, tragédie, burlesque, baroque...telles sont les quatre composantes de l'oeuvre foisonnante de Yan Lianke qui nous livre ici une véritable épopée d'un village perdu du Henan, celui des "Trois Patronymes", où sévit une étrange malédiction : tous les habitants y meurent avant l'âge de 40 ans, quoiqu'ils fassent, quelles que soient les luttes qu'ils entreprennent.

 

A chaque chef de village, son stratagème : on commence par Sima Lan qui a bien l'impression qu'il va mourrir. Décidé à vivre, il  ordonne au village de construire avec lui un canal qui apportera l'eau de la ville...Pour cela, il faut de l'argent...Pour cela, il faut ...aller vendre sa peau dans le dispensaire de la ville et que les femmes aillent vendre leur corps. Et c'est parti pour un immense élan collectif. Nous n'allons pas tarder à faire la connaissance de l'épouse de Sima Lan, Zhucui, l'acâriatre, la marâtre et de l'amour éternel et contrarié du chef, Sishi. La belle qui s'est sacrifiée pour l'avenir "politique" du grand Sima Lan.

 

Cinq chapitres qui illustrent une manière de combattre le mal. Cinq périodes qui vont de la mort de Sima Lan à sa naissance. Cinq périodes qui illustrent aussi l'apogée et l'échec du communisme, des grandes réformes collectivistes, à la réussite individuelle sacralisée, à la course à l'argent roi.

 

Une fuite du temps qui est en fait illustrée par son contraire, une remontée vers l'origine. Dans un roman total époustouflant, Yian Lianke convoque à la fois des épisodes de la Bible, des proverbes boudhistes et des références à l'histoire chinoise récente.

 

Tragédie du monde paysan réplié sur lui-même, formidable élan de solidarité collectiviste,  mais aussi course effrénée au matérialisme ou encore  décisions absurdes de chefs autoritaires entreprenant des grands travaux collectifs suicidaires...Les interprétations sont nombreuses et sans doute toutes valables.

 

La richesse métaphorique d'une telle saga ne doit pas faire oublier la forme littéraire qui est aussi très élaborée  et diversifiée. Grandes descriptions paysagères convoquant tous les éléments, scènes théâtrales  burlesques et truculentes où s'affrontent frères ennemis autour d'une tombe ou maris et femmes ne pouvant plus se supporter (dialogues succulents, très naturalistes....) Tragicominique de situation où les scènes sont si tragiques qu'elles en sont risibles. Romantisme d'une magnifique histoire d'amour entre les deux héros Sima La et Sishi, de leur mort à leur naissance. Epopée collective et individuelle où chaque habitant, de l'animal au bébé, en passant par le vieillard, est présent.

 

Une saga de 600 pages, certes répétitive (il s'agit à chaque fois de lutter contre les "40 ans imposés" ) mais où chaque élément vivant est convoqué, qu'il s'agisse de la terre, des animaux, du lait maternel qui irrigue les champs et les rues (magnifique final...), donnant au récit une force si particulière. La variété des tons et des scènes évite toute monotonie.


Une aventure universelle qui célèbre non la mort mais le courage de la force vitale.

Un chef d'oeuvre âpre mais tellement revigorant. Un destin inéluctable mais la force de la lutte. En somme, une grande oeuvre tragique.

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 15:50

VIETMAM - FRANCE

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41eb2JNEeUL._.jpg

 

Editions Sabine Wespieser, 2014

 

Voici le dernier opus de la grande auteur vietnamienne (voir les chroniques de Terre des oublis et de Au delà des illusions Elle choisit ici de retracer le parcours d'un jeune homosexuel dans le Vietnam des années 80/90.

 

Le roman s'ouvre sur une prison dans les montagnes isolées du Vietnam. Trois milles prisonniers; des condamnés à mort, des prisonniers de droit commun, condamnés au travaux forcés...et le jeune Than qui se souvient comment il en est arrivé là...

 

Nous voici plongés dans son enfance joyeuse ; le héros est enfant unique au milieu de ses parents aimants, découvrant le travail de la terre avec son meilleur ami. Sur les collines d'eucalyptus, de pamplemoussiers et de plaqueminiers (arbre du kali), le bonheur règne. Seule ombre au tableau : une maison isolée ou habite un "poète maudit" alcoolique et sa famille déshéritée.


Quelques années plus tard, Than va tomber amoureux du fils de ce poète, Phu Vuong. Pour lui, Than va quitter son milieu intellectuel petit bourgeois pour vivre d'amour et d'eau fraiche. Refusant de dire la vérité à ses parents, il part à l'aventure. Au fur et à mesure, la différence d'éducation des deux tourtereaux se fait sentir.

 

Dalat, Saïgon..Au fur et à mesure des périgrinations du jeune Than, c'est la diversité des paysages du Vietnam qui nous sont données à voir. Brumes de la montagne, collines d'arbres fruitiers...l'auteur n'a pas son pareil pour décrire un paysage poétique.

 

Puis intervient un troisième personnage à la moitié du roman qui sera la rédemption du héros...Je ne vous en dit pas plus de peur de déflorer toute l'histoire.

 

Même si l'histoire est parfois un peu longue et répétitive, ce roman est une double histoire d'amour magnifique. L'alternance passé/présent de la prison fait que l'itinéraire du jeune Than reste imprévisible pour le lecteur jusqu'à la fin. Les persionnages sont très bien dessinés, en particulier les personnages féminins.

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 20:13

JAPON

 

http://www.babelio.com/couv/CVT_Lame-de-Kotaro-contemplait-la-mer_9947.jpeg

 

RECUEIL DE NOUVELLES, EDITIONS ZULMA 2014

 

Les éditions Zulma, une fois n'est pas coutume, nous font découvrir une pépite inconnue...venue de l'île d'Okinawa, l'île la plus septentrionale de l'archipel japonais. L'auteur a notamment reçu le Prix Akutagawa, l'un des plus prestigieux prix littéraire du pays.

 

Nous retrouvons les thèmes traditionnels de la culture japonaise (culte des morts, présence des fantômes parmi les vivants...) tout en apprenant les particularités d'Okinawa et surtout son destin historique à part : pendant la Seconde Guerre Mondiale, les américains envahissent le Japon par le Sud; des massacres sont commis parmi les villageois et pendant presque 30 ans, l'île sera occupée ; Okinawa ne sera rétrocédé aux japonais qu'en 1972. Pendant ce temps, les américains construisent des bases militaires qui détruisent les forêts et les rivères de l'île. 

 

C'est dans ce contexte que naissent les nouvelles de Medoruma Shun. Malgré l'occupation, les traditions demeurent intactes...

 

Une vieille dame guérisseuse est chargée de guérir l'âme de son fils adoptif qui s'est envolée. Un vieux pêcheur se souvient de son père qui lui avait remis une bouteille de liqueur avant son départ. Une femme solitaire perçoit les fantômes au coin d'un arbre. Un jeune homme entend le chant de sa mère  sur l'île des morts. Tels sont les principaux personnages de ces nouvelles oscillant toujours entre réel et fantastique.

 

A la base du fantastique, le regret de l'être aimé, la nostalgie du temps passé, le souvenir d'un drame de l'enfance. La mélancolie fai renaître des silhouettes des êtres chers, mère, père, amant. Ce fantastique peut être soit poétique (les plus belles images sont les conversations avec les fantômes de la jeune femme sous l'arbre au bord de la rivière et la promenade sur l'île des morts) soit insolite et grandiloquent (un bernard l'hermite qui sort de la bouche !).

 

Le lecteur appréciera également les descriptions de la nature et l'alternance entre voix jeunes et âgées qui laisse présager des liens intergénérationnels touchants.

 

Magique !

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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 20:02

  JAPON

 

Le Restaurant de l'amour retrouvé de OGAWA Ito

Editions Picquier, 2013

 

Voici un délicieux roman dans la plus pure tradition japonaise mais qui nous réserve en fait bien des surprises. De la déicatesse, un brin de fantaisie et une belle réflexion sur le lien tissé entre les êtres.

 

Tout commence de manière insolite. Rinco, restauratrice, rentre chez elle un soir...son fiancé indien a disparu en emmenant tout ! Meubles, ustensiles de cuisine....il n'y a que la marmite de saumure héritée de sa grand-mère qui est restée sur place ! Abasourdie par cette disparition, la jeune Rinco en perd la parole...et se réfugie chez sa mère dans un village isolée dans la montagne japonaise.

 

Et nous voila immergé dans un univers poétique et insolite. un village hors du temps où sa mère tient un bar appelé Amour...Cette dernière lui offre le gite à condition qu'elle accepte de nourrir Hermès... la truie !!!

Rinco, toujours muette, va alors se consacrer à sa passion en ouvrant un restaurant qu'elle va décorer elle-même, L'Escargot....Elle va vitte découvrir que les mets délicats qu'elle prépare ont un pouvoir magique : celui de rende heureux les âmes brisées....

 

Ce thème mystérieux et poétique n'est que le prétexte pour élaborer une magnifique histoire sur les liens mère/fille. La tenancière du bar Amour n'est pas celle que l'on croit être....

 

Un joli conte familial qui fait la part belle aux rituels (incluant  la truie Hermès mais chut !) et au cycle de la nature : l'impermanence des choses (thème traditionnel au Japon) et les êtres et la nature qui dialogent entre eux. Magique !

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 17:05

JAPON -2003

http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/2/7/1/9782081252172.jpg

Editions Flammarion, 2012

Trois millions d'exemplaires vendus  en 2003 puis une adaptation réussie en manga et en série télé. Bref, un véritable phénomène de société au Japon. Il a fallu le Salon du Livre en France en 2012 spécial Japon pur que ce roman plein de poésie et de délicatesse soit traduit en Français. 

Une belle histoire attachante qui peut paraître rocambolesque à un esprit occidental mais qui s'insère tout à fait dans la culture japonaise qui fait la part belle aux fantômes et aux revenants. 

Ainsi, Mio, morte il y a un an, avait promis à son mari Takumi, qu'"elle reviendrai avec la pluie". 

Depuis un an, Takumi, père veuf, fait croire à son fils Yuji que sa maman est sur la planète "Archive" surnommée par le petit garçon "Archevie". Le pauvre papa, avec ses crises d'angoisse et ses TOC a bien du mal à assumer son rôle. Jusqu'au jour où, lors d'une promenade à vélo, une silhouette apparaît sous la pluie. Il s'agit bien de Mio, mais amnésique.....

Dans le roman, le fantôme ne hante pas les vivants mais est amnésique ; il s'agit au contraire de lui réapprendre à vivre, à se souvenir, à aimer. Ainsi, le récit oscille constamment entre le quotidien du fantôme et les souvenirs que lui raconte petit à petit son mari. Le lecteur découvre alors au fur et à mesure la formidable histoire d'amour de ce couple pas comme les autres. Mio, l'élève modèle pas sûre d'elle-même et Takumi, le rêveur sportif victime d'une étrange maladie. 

Les personnages sont tous très bien campés.

Nous rentrons dans cette histoire dans un autre monde, comme dans un nuage ou tout est calme, reposant tout en évitant les niaiseries du sentimentalisme et le rose bonbon. 

Dans une langue très feutrée, tout en retenue, l'auteur installe une étrange atmosphère ; moi qui n'avais pas lu de littérature japonaise depuis longtemps, j'ai retrouvé toute son ambiance : la poésie des lieux (les forêts, le jardin botanique) et aussi la réflexion sur l'évanescence des choses. Tout disparaîtra un jour, alors profitons du temps présent. 

La fin peut surprendre ou décevoir mais chut n'en disons pas plus ! Laissons nous emporter par cette jolie histoire au pays du soleil levant. 

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 10:55

CHINE

 

http://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/0/1/8/9782246779810.jpg

 

Editions Grasset, 2012

 

Bienvenue dans la version chinoise du Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley ...Pékin 2013 : un roman d'anticipation qui n'en est presque pas un !

 

Après la crise économique mondiale de 2008, la Chine est entrée tout d'un coup dans l'ère de la prospérité absolue. Chaque habitant est dans le bonheur le plus total. Des centres commerciaux inondent les villes, le Starbuck Coffee a été racheté aux américains et le cocktail aux litchis est devenu la boisson mondiale...

 

Dans ce meilleur des mondes, quelques personnes ne semblent pas atteintes par ce bien-être général. Un écrivain, Lao Chen, va ainsi se rapprocher d'une ex militante qui lui affirme qu'1 mois entier a été rayé des mémoires des Chinois.

 

Que s'est-il passé pendant ces 28 jours ?

 

C'est ce que vont découvrir une "bande des quatre", intellos, drogués, dépressifs", le secret des jours qui ont changé le monde.

 

Une très bonne idée d'origine, mais pas de grosses surprises tout de même. On devine vite se qui s'est passé même si, il faut l'avouer, la fin est moins téléphonée qu'on l'attendait. On assiste à un superbe exposé économico-politique qui mérite le détour...

 

Pas de grande littérature mais un regard réaliste et acerbe sur la Chine d'aujourd'hui.

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26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 10:53

COREE DU SUD

 

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/7/2/7/9782843043727.jpg

 

Editions Zulma, 2006

 

Vous aimez le mélange des genres, le réalisme le plus cru mêlé à une poésie envoûtante ? Ce petit bijou sud-coréen est pour vous !

 

Un brin de polar, de la mythologie, du romanesque, des secrets familiaux enfouis...Voici les ingrédients de ce cocktail détonant.

 

Un curieux détective privé est chargé par un inconnu de suivre sa mère. Il la découvre en train d'accompagner son frère handicapé cul de jatte dans des maisons de passe....ou encore en train de faire l'amour à un vieillard sous un palmier, sur une falaise devant la mer....

 

Que cachent ces étranges rituels ? Le narrateur, rongé par la culpabilité (il se sent responsable du handicap de son frère) va tenter de percer les mystères familiaux et de redonner le goût de la vie à son frère...

 

Beaucoup de romanesque dans ce récit qui mêle savamment trivialité et poésie. On passe des scènes de désirs sexuels inassouvis à des passages qui font l'apologie de la mythologie et des légendes.

 

Connaissez-vous l'aliboufier ? Venez découvrir la légende de cette arbre et une apologie de l'amour passion.

 

Du grand art pour ce récit gigogne qui peut faire penser un peu à Haruki Murakami.

 



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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 14:08

COREE DU SUD

 

 

Editions Zulma, 2005

Adaptation cinématographique en 2007 par Im Sang Soo

 

Hwang Sok Yang, né en 1943, est l'écrivain sud-coréen le plus connu en France et une personnalité importante de son pays.

Son oeuvre littéraire est fortement marquée par la partition de son pays. Il a d'ailleurs vécu dans sa chair le conflit nord/sud puisque son passage en Corée du Nord en 1989 lui a valu plusieurs années de prison.

 

Son oeuvre la plus connue, Le vieux jardin, a d'ailleurs pour arrière plan historique la traque de la jeunesse gauchiste par l'Etat de la Corée du Sud sur son propre sol, notamment en 1980 ("Printemps de

Séoul") où le soulèvement de la jeunesse estudiantine fut réprimée dans le sang par la junte militaire.

Ce soulèvement se traduisit par des centaines d'emprisonnement pour trahison politique.

 

Le héros du Vieux jardin, O Hyonu, est libéré après dix-huit ans de prison. Il apprend alors que la femme qu'il a aimé avant d'être emprisonné est morte des suites d'un cancer. Elle lui a laissé des lettres, des carnets et surtout son journal intime...

Hyonu retourne à Kilmoe, village au milieu de nulle part, où ils ont vécu leur passion....

 

A partir de ce moment, le récit intercale les souvenirs de clandestinité et de prison de Hyonu et le parcours de Yunhi. La femme prend alors la première place dans le coeur du lecteur ; l'auteur nous décrit un formidable portrait de peintre qui a vécu le militantisme à sa manière ; jeune artiste peintre, elle a côtoyé des activistes avant de partir en RDA au moment de la chute du Mur de Berlin.

 

"Qu'as-tu trouvé dans cette obscurité et cette solitude encerclées de murs ? N'as-tu pas aperçu par hasard, en te glissant entre deux rochers, un monde plein de fleurs aux multiples couleurs dans la splendeur du soleil ? As-tu trouvé notre vieux jardin ?"

 

Cet extrait magnifique témoigne à lui seul de tout l'esprit du livre ; une description très réaliste de l'Histoire de la Corée de ces trente dernières années, le portait d'une jeunesse en route et en lutte vers un idéal, se mêlant à une poésie du quotidien et de la nature.

 

 

 Ce vieux jardin, c' est bien sûr le lieu de l'idylle entre les deux héros de l'histoire ; un lieu perdu où la nature est reine mais où la modernité la marquera  bientôt de ses griffes.

C'est aussi et surtout la métaphore de l'esprit de cette jeunesse qui lutte pour l'avènement d'une utopie ; mais entre le capitalisme triomphant et la dictature communiste, le vieux jardin reste un rêve inaccompli....

 

Voyage au fil des années mais aussi dans l'espace ; l'auteur établit un parallèle entre la partition de la Corée et celle de l'Allemagne. Nous partons aussi, au cours d'un voyage dans le Transsibérien, à la découverte des décembristes de Russie qui ont lutté contre le tsar.

 

Cette belle aventure historique et poétique, réaliste et romanesque, nous cache aussi une belle surprise...

 

Au lecteur de la découvrir, au fil de cette grande fresque de 600 pages. Une lecture fluide, toute en subtilité et en retenue.

 

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 18:53

INDE

 

 

Editions Philippe Picquier, 2011

 

Je découvre cette auteur indienne avec ce recueil de nouvelles. D'autres oeuvres bien "appétissantes" l'avaient précédé : Mangue amère et La colère des aubergines.

 

Un point commun à tous ces titres : les femmes .....

 

Et là, notre auteur fait parler les femmes de 50 ans. La cinquantaine et la révolution intérieure....Soudain, ces femmes prennent leur destin en main ou découvre un secret sur leur mari ou sur elle....

 

Il y en a pour tous les goûts : la femme qui a des hallucinations, la femme morte qui parle d'outre-tombe et qui découvre finalement qu'elle manque à son mari, la femme obsédée par ses rides et celle qui découvre que son mari va en Thaïlande pour la prostitution.

 

Innocence, mélancolie, nostalgie, humour : les tonalités sont très variées !

 

Un coup de coeur pour La robe de chambre en velours rose : l'histoire d'une femme qui raconte sa passion pour ce vieux vêtement hérité de sa vieille tante, qui vieillit au fil des ans mais qui raconte l'histoire de bien des vies...Sublime !

 

C'est moi qui éteins les lumières

 

 

Je rapproche un peu Bulbul Sharma de Zoyia Pirzad, auteur iranienne qui dans son dernier roman, C'est moi qui éteins les lumières, nous parle des émois d'une femme mûre qui redécouvre l'amour à la cinquantaine.

 

A lire !

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