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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 10:06

RENTREE LITTERAIRE 2012

http://www.zulma.fr/datas/images/livres/livre_l_572040.jpg

Editions Zulma

 

Départ pour l'Islande avec le deuxième opus traduit de Audur Ava Aulafsdottir, l'auteur magique de Rosa Candida, l'un de mes gros coups de coeur de 2010. 

Le héros n'est plus un tout jeune homme mais une femme de 33 ans ; de rapports parents/enfants, il en est encore question puisque notre héroïne trentenaire un peu rêveuse ne veut pas d'enfants. Son mari décide alors de la quitter. Alors qu'elle découvre qu'elle a à la fois gagné au loto et un chalet démontable à la tombola, sa meilleure amie Audur, enceinte, lui donne la garde de son fils Tumi, jeune garçon mutique, sourd et quasiment aveugle. Ensemble, ils vont parcourir les routes d'Islande en plein mois de novembre pour installer ce fameux chalet quelque part...

Résumer ainsi la trame du récit ne vous dira pas grand chose ; mais si je vous dit que notre narratrice est spécialiste dans l'écrasement des oies et des moutons, qu'elle charme les hommes fantômatiques sur la route et que son mari continue à se balader nu chez elle, cela vous en dira plus plus sur la tonalité générale du roman. 

La scène de rupture entre la narratrice et le mari est une scène d'anthologie (attention à l'oie mazoutée !), on a l'impression comme toujours avec l'auteur islandaise de naviguer dans un univers à part, très fantasque, où d'ailleurs nul lieu n'est cité, à part ces routes circulaires islandaises qui tournent sur elle-même. Pas facile pour les âmes un peu perdues...

Mais contrairement à Rosa Candida où nous nagions dans un ailleurs paradisiaque, ce deuxième opus (paru en Islande en 2004) est plus grave qu'il n'en a l'air ; des retours sur l'enfance de la narratrice laissant deviner une blessure originelle, un enfant handicapé...Un mélange de fantaisie et de gravité qui fait que la vie continue, bon an mal an, malgré les séparations, les handicaps...

Même si je n'ai pas pris le même plaisir que lors de la lecture de Rosa Candida, on peut dire que L'Embellie nous mène justement dans un voyage qui embellit notre journée : une sorte de torpeur très agréable nous envahit comme si les différentes souffrances de la vie pouvaient passer avec douceur et humour...

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 14:15

 RENTREE LITTERAIRE

 

Rosa Candida 

 

 

Editions Zulma, 2010

 

Divertissant, drôle, tendre, émouvant, rafraîchissant. Ce premier roman d'une auteur islandaise écrit en 1998 est une  véritable découverte !

 

Ce roman est un drôle de récit d'apprentissage mettant en scène un tout jeune homme de 22 ans passionné d'horticulture. Alors qu'il traverse une mauvaise passe  (sa mère, qu'il l'avait initié à la botanique, vient de mourir dans un accident de voiture, il est père d'une petite fille alors qu'il a couché avec sa mère un "quart de nuit" !), il décide de quitter son Islande natale volcanique et humide pour rejoindre dans un pays jamais nommé  ....une roseraie dans un jardin au milieu d'un monastère dans une contrée perdue où les villageois parlent le patois...

 

C'est parti pour un road-movie pas ordinaire ; le jeune homme quitte son père papa-poule et son frère jumeau autiste pour se trouver une vocation. Il a en effet promis à sa mère mourante de se rendre au fameux monastère pour aller y planter une espèce de rose inconnue, la rosa candida, à huit pétales, rose qu'elle cultivait dans la serre familiale.

 

Alors que son voyage commence par une mésaventure (crise d'appendicite), il va rencontrer au fur et à mesure de sa route des personnages insolites (un moine féru de cinéma par exemple) ; il sera bientôt rejoint par Anna, sa conquête d'un "quart de nuit" et sa petite fille.

Il va alors faire progressivement l'apprentissage des femmes, de la paternité et....de la cuisine !!!

 

Ce candide moderne n'arrête pas de s'autodénigrer (il s'amuse de sa passion pas très virile pour l'horticulture à l'opposé de son père électricien) et se demande même s'il est vraiment porté vers la gentes féminine !

 

On appréciera d'autant plus la constellation familiale qui gravite autour de lui (dialogues téléphoniques savoureux avec son père sur les plats à cuisiner : soupe au flétan, boulettes de poisson...). En effet, la cuisine tient une place toute particulière dans ce récit : spécialités très bizarres comme le pâté au hérisson aux premiers essais culinaires réussis du jeune homme.

 

Des roses, un monastère, une petite fille toute blonde ressemblant à l'enfant Jésus...Un nouveau paradis sur terre, une enclave bien spéciale à l'atmosphère à la fois drôle et mystique.

 

On s'attache vraiment au personnage du jeune homme ; il est rare, dans la littérature, de traiter, et en plus avec beaucoup de tendresse et d'humour à la fois) de la naissance du sentiment de paternité.

 

Un vrai bonheur !

 

Décidément, la rentrée nordique en France est d'un très bon crue (avec Purge de Sofi  Oksanen). Une bonne augure pour la Salon du Livre de 2011 consacré justement à cette littérature...

 

 

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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 16:50

AVANT-PREMIERE RENTREE LITTERAIRE (parution le 25 août) -

PRIX FNAC 2010

 

 

FINLANDE

Editions Stock "La Cosmopolite", 2010

 

Assurément, un grand coup de coeur, sûrement l'un des grands romans étrangers de cette rentrée littéraire. Premier roman d'une jeune femme de mère estonienne et de père finnois, née en 1977, elle a été la plus jeune auteur à recevoir le Grand Prix de littérature du Conseil nordique et a reçu les trois plus prestigieux prix littéraires de Finlande. Affichant sa bisexualité, look gothique, elle est profondément engagée contre les discriminations.

 

Purgemêle avec brio grande et petite histoire en revenant sur 60 ans d'Histoire de l'Etat Estonien partagé entre le joug allemand et soviétique. Après une brève indépendance entre les deux guerres mondiales, les estoniens doivent se soumettre à l'occupation soviétique ; les nationalistes sont bien sûr pourchassés...

 

Voici donc le contexte historique, fort intéressant.

Début du roman, 1992. L'armée russe s'est retirée. Aliide, une vieille femme, vit dans une ferme, au coeur de la forêt estonienne ; un matin, alors que des gamins lancent des cailloux contre sa fenêtre, elle voit une silhouette en guenille contre un arbre. Redoutant qu'il s'agisse d'un appât de la mafia russe, elle hésite à lui venir en aide. Finalement, elle lui ouvre sa porte...La jeune Zara affirme être poursuivie par son mari russe qui la bat. Ce mari n'est finalement qu'un mafieux russe qui organise un trafic de prostituées...

 

A partir de ce moment, les chapitres se déroulant sur plusieurs périodes se succèdent ; les flash-back vont permettre de découvrir petit à petit le secret de famille que cache la vieille Aliide.

 

Il ne faut pas en dire plus, je vous laisse découvrir le reste...

 

Ce roman est construit d'une manière très habile ; les flash-back sont des épisodes cinématographiques vécus directement par le lecteur et non l'histoire racontée par Aliide.

 

Si bien que les deux personnages, pourtant en total huis-clos, garderont leurs secrets pour elles.

 

Le secret inavouable se dévoile peu à peu : une histoire d'amour impossible, non partagée, sur fonds d'occupation russe, entre Aliide et son beau-frère. Lorsque celui-ci, nationaliste, sera activement recherché par la milice russe, elle tiendra tête aux menaces de torture avant de commettre un acte irréparable, anéantissant sa famille.

 

Plusieurs critiques voient dans ce roman inclassable une influence de Psychose d'Hitchcock : même atmosphère oppressante dans un lieu désolé, un secret inavouable très bien caché...

 

Récit remarquablement bien construit, ménageant le suspense jusqu'au bout et avant tout, des personnages d'une rare épaisseur psychologique. La palme revient sans aucun doute à Aliide, chef d'oeuvre d'ambiguïté, figure tragique, incarnant la passion dévorante et dévastatrice.

A la fois, satanique et héroïque, elle incarne la forte femme qui lutte pour la résistance de son pays. Vieille femme renfrognée qui cache un secret inavouable, elle montrera prograssivement toute son humanité

 

Ce roman est bien sûr une ode à la femme persécutée et résistante des années 40 à nos jours : viols et tourtures par les soldats russes, trafics sexuels de nos jours organisés par la mafia russe.

 

Un grand roman qui commence à faire parler de lui...

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10 juillet 2007 2 10 /07 /juillet /2007 23:23
Norvège, 1946

$titre - $auteur

Editions Flammarion

Tarjei Vesaas (1897- 1970) est l’un des plus grands écrivains norvégiens de ce siècle ; il fut à la fois poète, dramaturge et romancier.

La blanchisserie met en scène des couples qui se déchirent pour une histoire de jalousie. Dans un décor tout de blancheur, la noirceur des âmes va se révéler…

Dans une blanchisserie dont il est propriétaire, Tander va être attiré par la beauté de Vera, l’une de ses jeunes employées, elle-même courtisée par Jan, un jeune bûcheron. L’épouse de Tander surprend cette attirance et sur un coup de tête, marque une inscription infâmante dans la rue : Personne ne s’est jamais intéressé à Johan Tander.

Tander est persuadé que cette infamie vient de Jan et se prépare à le tuer pour se venger…

Quiproquos, honneur bafoué, passion, vengeance : les rancoeurs, les bassesses humaines se déploient dans le lieu de la blancheur lustrale, dans l’endroit où l’on lave le linge sale. Et tout l’art de Vesaas réside dans ce jeu de clair-obscur terrible : pour éviter la honte, Tander effacera l’inscription la nuit venue et attend le soir pour se venger. A la blancheur du linge, s’oppose la nuit qui tombe peu à peu sur le paysage et sur les cœurs…

L’âme semble être attirée par ce lieu de pureté : ainsi, le vieux Krister, mourant, souhaite s’allonger près de l’étendoir pour finir ses jours ; il ira jusqu’à voler une chemise blanche pour se recouvrir d’une voile de blancheur.

Avec la nuit qui s’approche, arrive le temps des règlements de compte, de la vengeance. L’obscurité amène le déchaînement des passions.

Tout se déroule en une journée ; l’écriture est rapide, concise ; le temps présent accélère la dramatisation.  Unité de lieu, de temps, d’action : nous ne sommes pas loin de la tragédie classique. Avec le cheminement du vieux Krister qui se cherche l’endroit idéal pour dormir, Vesaas livre une chronique d’une mort annoncée…

Je vous laisse découvrir le premier paragraphe pour vous faire découvrir cette étrange atmosphère : 

« Comme animé d’une force propre, presque luminescente, le linge blanc accroché aux fils ressort dans la pénombre estivale. Exposé à la rosée de la nuit et aux premiers rayons du soleil.

Il y a ici une petite ville autour de laquelle se sont agglutinées de nouvelles bourgades. Et c’est en contrebas de l’ensemble que se trouve la laverie, là où s’effectue l’étrange besogne.

L’obscurité s’épaissit. Les lumières environnantes s’éteignent une à une. Mais ici, il ne fait pas vraiment sombre car de l’étendoir émane une lueur de plus en plus vive que l’effet destructeur de la nuit rend spécialement précieuse »

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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 20:08

Théâtre 



Norvège, 1890


Hedda Gabler est l'une des plus célèbres héroïnes de théâtre. Souvent présentée comme un monstre sans coeur, elle peut être considérée également comme une victime. Je suis allée voir cette pièce il y a une semaine au Théâtre de La Colline et je crois que j'ai été vraiment marquée à vie ; il y a une action dans la pièce qui est la plus tragique que je connaisse !

Henrik Ibsen, le plus grand dramaturge scandinave avec August Strinberg s'est beaucoup intéressé à la condition féminine à la fin du XIXe siècle : au sein du théâtre naturaliste, il dénonce une société corsetée dans ses principes qui ne voit que pour le souci des apparences. 

Hedda Gabler est une jeune femme qui vient de se marier avec un obscur professeur qui ne pense qu'à finir sa thèse sur la paysannerie orientale. Après son retour de voyage de noce, le mari espère obtenir le poste de professeur à l'Université. Mais il entre en compétition avec l'ancien amour d'Hedda...Ce dernier est un brillant esprit mais qui gâche tout dans la débauche...


Je ne vous raconte pas tout; sachez seulement que cet acte est l'un des plus terribles que j'ai jamais vu au théâtre !

Sous ses allures de drame bourgeois où les ex maîtresses se vengent des nouvelles, cette pièce est une véritable réflexion sur la condition humaine. Hedda est certes jalouse de son ex-amant, de sa réussite et de sa nouvelle maîtresse lorsqu'elle , elle se contente de végéter autour de son époux si procédurier. Mais elle se bat également contre le vide de son existence, l'ennui, le néant. Devant la création, que ce soit devant une oeuvre écrite magistrale ou devant une étude spécialisée qui demande des années de compilation, Hedda ne voit dans sa vie à elle que le néant. Ces hommes créateurs empêchent certes Hedda de vivre une vie de couple mais c'est la création seule qui donne un sens à la vie. Hedda n'a plus qu'à mourir...

J'ai adoré cette belle réflexion sur l'art et également le mélange des genres. Nous assistons à une véritable tragédie de l'existence mais le ton tragique alterne avec des moment vraiment très drôles : il n'y a qu'a voir la Tante Julie qui chouchoute le marie d'Hedda pour passer vraiment un bon moment !

Pour moi, l'une des pièces les plus marquantes du répertoire...(après Phèdre de Racine !) Et sans doute l'un des plus beaux personnages féminins de la littérature mondiale.

 

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26 décembre 2006 2 26 /12 /décembre /2006 12:25

 NORVEGE

Editions Gaïa, 2006

Voici un conte de Noël désopilant ! Décidément, les auteurs nordiques sont bourrés de fantaisie et d'humour...On connaissait déjà le danois Jorn Riel et ses racontars arctiques et le finlandais Arto Paasilina avec ses aventures rocambolesques.

Il y a maintenant Erlend Loe, un norvégien né en 1969, également dialoguiste et scénariste. Doppler reprend le thème archi classique du retour à la nature pour en faire une fable caustique à la limite du fantastique, sur les rapports entre humains.

Voici le point de départ : Andréas Doppler, un cadre dynamique dans la quarantaine pète un câble lorsque qu'il fait une chute à vélo dans la forêt. Il faut dire que depuis un certain temps, il a plein de problèmes : son père vient de mourir, sa fille passe ses journées au cinéma pour revoir une quarantième fois Le Seigneur des anneaux et son fils passe ses journées à regarder des dessins animés débiles.

Ayant reçu un coup sur la tête qui lui fait voir ce qu'est la vraie vie, il décide de quitter femme et enfants pour devenir chasseur-cueilleur dans la forêt ! Il s'installe donc dans une tête et décide de vivre par ses propres moyens.

Mais la vie en pleine nature n'est pas toujours facile ! Il va devoir chasser un élan pour pouvoir manger et le pauvre petit élan orphelin va devenir le compagnon inséparable de Doppler ! Le dénommé Bongo va donc devenir son animal de compagnie. Puis au fil des jours, des personnages complètement détraqués vont venir le rejoindre : il y a Düsseldorf, un solitaire dans son chalet qui passe sa vie à reconstruire en modèle réduit la bataille où son père a été tué, il y a un "mec de droite" qui renoue avec les origines et qui veut organiser une fête de fraternisation entre les religions !!!

Tout se complique lorsque la femme de Doppler débarque dans la tente sylvestre et lui apprend qu'elle est à nouveau enceinte de lui ! Le beau-frère est prêt à tout pour le faire rentrer au bercail quitte à recevoir des flèches de chasseur-cueilleur dans les fesses !

Sous des allures cocasses et désopilantes, Erlend Loe critique la société norvégienne bien pensante qui a rompu tout contact avec la nature (prédominance de la technologie...). Il nous livre ainsi des solutions pour organiser une vie meilleure comme par exemple le retour du troc comme système d'échange ! On voit ainsi Doppler échanger des quartiers de viande d'élan contre des packs de lait...

Ce récit est un manifeste de l'anarchie : Doppler refuse toute application, il fasse son temps à rien faire et déclare à ses enfants qu'il ne faut rien faire à l'école !

Un roman bien divertissant pour le lecteur qui veut rigoler un peu !

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21 avril 2006 5 21 /04 /avril /2006 19:59

ISLANDE - ROMAN POLICIER

 

Editions Métailié, 2005

 

Arnaldur Indridason est sans aucun doute l'une de grandes découvertes littéraires de 2005-2006. Merci aux éditions Métaillié !

 

Il y a quelques semaines, je vous livrais mon enthousiasme pour La femme en vert . La cité des jarres est en fait son ^premier roman traduit en français.

 

On retrouve l'inspecteur Erlendur, figure du flic malheureux dans sa vie privée : solitaire, divorcé de la mère de ses deux enfants depuis 20 ans, il a maille à partir avec sa fille, Eva Lind , droguée et enceinte.

 

Dans un cité portuaire d'Islande, un vieil homme est retrouvé assassiné dans son appartement. Apparemment, il s'agit d'un petit vieux sans histoire. Mais Erlendur va vite découvrir la face cachés du personnage : on retrouve dans son bureau la photo d'une tombe d'une petite fille. Le fichier de son ordinateur est bourré de sites pornographiques. Sur le cadavre, on retrouve un papier mystérieux où est écrite une phrase mystérieuse : "Je suis lui" . Erlendur va alors partir à la découverte du passé peu réjouissant de cet individu et trouver l'origine du meurtre. Holberg, le vieil homme assassiné, aurait voilé deux femmes il y vingt cinq ans...

 

Comme toujours chez Indridason, l'enquête est un prétexte pour enquêter sur le passé des cadavres. Comme dans La femme en vert, l'assassin est bien meilleur que la victime. Enfin, l'enquête sert à réveiller les anciennes blessures et les secrets familiaux.

 

Indridason a le don de nous conter des drames profondément humains qui nous touchent au plus haut point. Il s'intéresse ici au thème de la filiation qui engendre des souffrances : tout comme Erlendur qui a peur pour sa fille droguée, on retrouve dans l'enquête une mère éplorée à la suite de la mort de sa fille. La vie de Holberg a des répercussions sur celle de Erlendur.

 

Assurément, l'Islande d'Indridason n'est pas un paradis blanc. J'ai adoré le déroulement de l'enquête qui consiste à fouiller dans le sol marécageux de l'immeuble de Holberg pour percer le mystère de son passé. Indridason creuse dans l'histoire d'un village, remue le marais fangeux des violences passées. Brusquement, le passé refait surface...

 

Indridason s'intéresse également aux thèmes d'actualité comme la recherche génétique, le trafic d'organes ou les sites pornographiques du Internet.

 

Il y avait le suédois Mankell. Il faut désormais conter sur l'islandais Indridason.... 

 

 

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29 mars 2006 3 29 /03 /mars /2006 23:35
NORVEGE – PRIX NOBEL DE LITTERATURE
Editions PUF « Quadrige »- parution en 1890

Ce grand classique norvégien de la fin du 19e siècle a contribué à révolutionner le littérature mondiale puisqu’il s’agit de l’un des premiers romans d’introspection : un homme névrosé et affamé soliloque sur son mal durant 180 pages. On peut penser que le Ulysse de Joyce ou le Mrs Dalloway de Virginia Woolf en sont les héritiers avec leurs monologues sans fin.

Ne vous imaginez pas un roman social à la Zola décrivant un homme affamé qui sombre peu à peu dans la folie. Ici, nulle description d’un milieu social. Le roman est autocentré sur la faim d’un homme qui n’est pas seulement physique mais aussi morale. Il est certes affamé mais aurait à chaque fois la possibilité de s’en sortir ; mais il préfère jeter ou faire don de ce qu’on lui donne. Lorsqu’il mange, il a tendance à tout rejeter. On dirait qu’il se complaît à vivre dans un état perpétuel d’affamé. Il en a besoin pour vivre et pour écrire.

On peut d’ailleurs penser que cet étrange personnage est un double de l’auteur qui a connu lui –même la faim dans les rues de Norvège. Il court après la page journalistique pour quelques couronnes.

Ce qui marque le plus, c’est l’incroyable orgueil du narrateur qui refuse toute aide extérieure : lorsqu’il se surprend à avoir ramassé quelques couronnes par erreur sur un comptoir de boulanger, il va jusqu’à s’auto dénoncer auprès du marchand ! Il donne ses quelques pièces aux autres mendiants…

Ainsi, ce roman traite d’une névrose avant la lettre. C’est André Gide qui a contribué à le faire connaître (il préface d’ailleurs la présente édition). En effet, on peut reconnaître une certaine similitude entre les deux écrivains. Le célèbre auteur des Nourritures terrestres avait lui aussi cette faim insatiable, cette soif d’absolu…
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20 mars 2006 1 20 /03 /mars /2006 23:04

NORVEGE - PRIX NOBEL DE LITTERATURE

Stock, Bibliothèque cosmopolite - Paru en 1911

En écrivant ce portrait d'une femme éprise d'absolu fortement autobiographique, Sigrid Undset fit scandale si bien que lors de sa parution en France en 1929, un avertissement de l'éditeur prévenait que cette lecture n'était pas faite pour les jeunes gens en crise.

A vingt neuf ans, Jenny, jeune artiste peintre, n'a jamais été amoureuse et ne s'est jamais donnée à un homme. Lorsqu'elle rencontre à Rome Helge, un jeune étudiant norvégien, elle croit avoir trouvé l'âme soeur. Tous les deux de retour en Norvège, elle découvre qu'elle s'est trompée et se réfugie dans les bras du père de ce dernier...

L'originalité de ce roman réside dans le fait que le lecteur croit que la liaison entre le père du jeune homme et Jenny va provoquer un scandale dans la bonne société. Hors, il n'en est rien.

Le séisme se passe d'abord à l'intérieur de l'âme de Jenny: sa soif d'absolu est un frein dans sa vie quotidienne et cela lma conduira à sa perte.

Ce roman a un charme suranné. On découvre non seulement la Norvège du début du siècle mais aussi des descriptions minutieuses de Rome et du milieu artistique.

Décidément les "écrivaines norvégiennes" nous livrent des portraits de femmes passionnées. Vous pouvez lire une trilogie beaucoup plus récente de H. Wassmo, Le livre de Dina. J'ai préféré Dina à Jenny mais on est toujours marqué par ces beaux portraits fougueux.

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19 mars 2006 7 19 /03 /mars /2006 11:00

ISLANDE - ROMAN POLICIER

 

Editions Métailié, 2006

 

 

 

J'ai choisi de classer cette oeuvre magnifique dans la catégorie "Littérature nordique" et non "Romans policiers" car, pour moi, ce livre est bien plus qu'une enquête; il nous plonge au coeur de l'humain et des méandres de l'âme. De plus, les écrivains islandais ne sont pas très connus !

 

 

Décidément, la littérature policière nordique a le vent en poupe. Après le suédois Henning Mankell, voici l'islandais Arnaldur Indridason qui a raflé pas mal de prix avec La femme en vert : Prix Clé de verre 2003 sur roman noir scandinave, Prix Gold Dagger 2005 en Grande-Bretagne.

 

 

Voici l'intrigue: des ossements humains sont retrouvés sur un chantier près de Reykjavik. Le commissaire Erlendur va alors faire une enquête sur le passé de ce terrain. Il remonte alors le temps jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Le terrain était occupé par une maison en ruine habitée par une famille de cinq personnes. Le commissaire va alors découvrir la vie misérable de ce couple avec trois enfants et la tragédie de la violence conjugale....Parallèlement à cette enquête, Erlendur doit affronter ses problèmes personnels: sa fille toxicomane est tombée dans le coma; il vient à son chevet et éprouve la culpabilité de ne pas avoir assuré ses responsabilités de père...

 

 

La qualité de ce roman réside dans le fait qu'Indridason déjoue tous les codes classiques de l'intrigue policière: nous ne saurons qu'à la fin qui est le cadavre. Le "meurtre" date d'il y a plus de cinquante ans et n'a aucune incidence sur le présent. Le récit est brillamment construit: la narration fait alterner l'enquête avec le récit tragique de la vie de cette famille cinquante ans plus tôt. Les deux récits vont se recouper lorsque Erlendur va faire connaissance avec la mystérieuse "femme en vert" qui vient se recueillir sur le chantier où l'on a trouvé le cadavre.

 

 

De plus, les deux récits se croisent dans la mesure où ils évoquent tous les deux une tragédie familiale: une femme violentée il y a 50 ans et le commissaire qui a abandonné sa femme et ses deux enfants. Erlendur cache un secret familial douloureux qu'il révélera au cours du roman.

 

 

Je crois que je n'ai jamais lu un roman policier si humain. Pour Indridason, le sujet principal est la mémoire et le poids du passé. L'enquête cherchant à connaître l'identité du cadavre est un prétexte à remuer les blessures du passé et à les guérir. La violence conjugale est subtilement traitée ; l'auteur analyse ses répercussions sur les personnes qui l'ont vécue cinquante ans plus tôt.

Le suspense est garanti: dès le début, le lecteur a une idée sur l'identité du cadavre mais l'auteur joue sans cesse avec les certitudes du lecteur si bien que nous hésitons jusqu'à la fin sur l'identité du meurtrier et du cadavre.

Avec La femme en vert, Indridason prouve que l'on peut écrire un roman policier sans qu'il y ait de menace dans le présent; Le but est de s'intéresser à l'homme et de plonger dans les méandres tortueux de son âme.

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