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  • : Passion des livres
  • : Les coups de coeur de mes lectures. Venez découvrir des classiques, des romans français ou étrangers, du policier, du fantastique, de la bande dessinée et des mangas...et bien des choses encore !
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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 18:26
Bons baisers du Baikal de Geraldine Dunbar

RECIT DE VOYAGE

EDITIONS TRANSBOREAL

Vous voulez oublier vos petits soucis, vous évader ? Ouvrez vite le magnifique recueil de "nouvelles de Sibérie" de cette commerciale baroudeuse amoureuse de la Russie.

Voici une petite vingtaine de récits qui peuvent aussi bien etre d'un humour ravageur que d'une tristesse tragique impitoyable.

Le dénominateur commun de tout ca :l'apologie de la nature encore vierge, les passions poussées à leur paroxysme et la résistance à la modernité, à l'appat du gain, au consumérisme effréné.

Alors rien de vaut une escapade sur le Baikal, le lieu de tous les possibles. Des histoires d'amour exceptionnelles sur fonds de Tchaikovski et évoquant la légende de Tristan et Iseult (qui à eux seuls peuvent lutter contre les promoteurs immobiliers), des vieillards qui ont un peu trop poussé sur la Vodka et qui rencontrent des fées, la sorcière Baga Yaga ou un tombeau scythe, des petites vieilles qui s'évadent d'une maison de retraite...L'écrivain a vraiment une plume magique qui nous fait passer de l'éclat de rire (ah, ce débarquement d'extraterrestres !) aux larmes (le désir de mort et les souvenirs du goulag ne sont pas loin) en parsemant son récit de touches poétiques et magiques d'une grace inouie (un aigle garde le sanctuaire du lac de toute cupidité, un concert sur la glace pour se souvenir de la femme aimée...)

Ca se lit d'une traite, le soir au coin du feu avec un bon petit verre...Bon voyage !

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 19:42
CLASSIQUE RUSSE, 1858

 

Lorsque l'on parle de grands classiques russes, on parlera de Guerre et paix ou encore de Crime et Chatiment.nMais qui citera Oblomov ? Et pourtant, Tolstoi et Dostoievski le condidéraient comme une oeuvre majeure. 

Un mythe aussi connu en Russe que Don Juan ou Don Quichotte à tel point que l'on parle de L'Oblomovisme...

 

Imaginez un homme qui passe sa vie….dans son lit, non pour cause de maladie mais par volonté ! Dans sa robe de chambre orientale, dans sa chambre qui n’a  pas été nettoyée et rangée depuis des lustres, notre homme médite sur l’importance de ne rien faire. Mais manque de chance, son fidèle serviteur, Zakhar (nous reparlerons plus tard de ce magnifique personnage) lui annonce ce matin que des catastrophes. Son domaine est en ruine et son propriétaire veut qu’il déménage…Qu’à cela ne tienne, il ne va pas se lever de sitôt ! Alors ses amis, ennemis et connaissances vont se succéder à son chevet pour essayer de lui faire adopter la position verticale…

Cette première partie est d’une drôlerie irrésistible. Entre le pauvre serviteur qui se fait admonester à tord ou à raison, et les allées et venues des différents personnages qui opposent leurs points de vue à l’anti-héros, on se croirait au théâtre.  Les hommes qui poussent la porte, c’est le froid qui vient, dit Oblomov.  Voici venu le temps des dialogues sans fin sur l’opposition entre une vie survoltée où l’on voyage sans cesse et où l’on court de salon en salon et entre une méditation sur la condition humaine et sur les bienfaits de la rêverie. Mais au fait  qui a raison ? L’auteur se garde bien de trancher…Oblomov clame à plusieurs reprises « Mais où est l’homme ? »Dans l’activité frénétique ou dans la méditation ?

La deuxième partie est beaucoup plus lyrique puisque qu’Oblomov, enfin sorti de son lit, tombera amoureux de l’intelligente Olga, à l’initiative de son meilleur ami Stoltz. Mais n’en disons pas plus…

 

On admire dans ce fabuleux récit de plus de 600 pages la diversité des tons et formes employées. Gontcharov excelle aussi bien dans le lyrisme appuyé que dans les dialogues burlesques ou « existentiels » avant la lettre. Sans parler des fines analyses psychologiques ou encore des descriptions des scènes domestiques. Comme l’explique Jacques Catteau dans la préface de l’édition du livre de poche, le roman russe se caractérise par sa liberté de ton, étant beaucoup moins rationnel que son cousin occidental. L’écriture respire et prend ses aises, on prend un plaisir délectable à déguster ces centaines de pages sans aucune difficulté. Le  préfacier parle encore d’ « œil flamand » : en effet, on appréciera une description minutieuse des objets, des pièces domestiques, des préparations de repas où les spécialités russes mettent l’eau à la bouche. Ces descriptions d’ « intérieurs » font la part belle à des figures domestiques inoubliables. Nous parlions plus haut de l’irrésistible Zakhar, à la fois râleur et fainéant, ayant pris les mauvaises habitudes de son maitre. Leurs discussions ne sont pas sans rappeler les mythiques Sancho Panza ou encore Sganarelle. Car derrière ses sempiternelles railleries, il y a bien sur un réel respect et dévouement pour son maitre. Zakhar ne doit pas faire oublier la dévouée Agafia qui, elle, incarne l’amour et le total dévouement.

Méditations, descriptions flamandes ou encore de belles rêveries. Dans l’épisode du Songe d’Oblomov, l’auteur se complait à dépeindre une vie idyllique dans la campagne russe où son héros passe sa journée à paresser à l’ombre d’un saule en compagnie de sa future femme et de ses enfants. Bien sur, la balalaïka et le samovar sont au rendez-vous sous un ciel sans nuage…

Vous l’aurez compris, ce chef d’œuvre trop peu connu est d’une richesse incroyable. Laissez-vous bercer par la douce langueur du héros….

 

 

 

 

 

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6 juillet 2015 1 06 /07 /juillet /2015 16:56

BRESIL- PREMIER ROMAN

 

EDITIONS ZULMA, Rentrée littéraire 2015 (parution 20 août)

 

Les remarquables éditions Zulma ont le talent pour nous faire découvrir des histoires pleines de fantaisie, cocasses et tendres. Rappelez-vous le délicieux Rosa Candida de Audur Ada Olafsdottir ou encore La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson. 

Ici, c'est une jeune brésilienne née en 1982 qui nous raconte l'histoire d'un vieux couple marié depuis 50 ans, Ada et Otto. Ces deux êtres inséparables qui n'ont jamais eu d'enfants se passionnent pour....le gratin de chou-fleur, les copieux petits-déjeuners, le ping-pong et les documentaires animaliers ! Alors qu'Otto est pantouflard et insomniaque (d'où les nuits de laitue...), Ada adore aider ses voisins tous aussi fantasques les uns que les autres...

Dès la première page, nous apprenons qu'Ada vient de mourir...en laissant le linge mouillé sur le fil ! Alors Otto se renfrogne de plus en plus dans son pyjama et sa vieille couverture...

Mais les amis d'Ada n'ont pas dit leur dernier mot. Entre Nico, le préparateur en pharmacie passionné par les effets secondaires des médicaments, Anibal, le facteur fafrfelu qui remet le courrier aux mauvais destinataires pour créer du lien social, ou encore une anthrolopogue solitaire, une vieille toquée passionnée de rites hindous et un vieux soldat japonais qui a cru pendant 30 ans que la Seconde Guerre Mondiale n'était pas finie...le vieux Otto a du souci à se faire !

On se demande bien ce que réservent ces drôles de lurons  à ce papy...Peu importe les ressorts de l'intrigue, bien qu'ils soient inattendus et plutot bien ficelés. Le lecteur prend plaisir avant tout à découvrir peu à peu toutes les facettes des personnages, aussi tendres et cocasses les uns que les autres.

Un roman frais, tendre et drôle, avec lequel on passe un agréable moment, tout simplement ! 

 

 

 

éa

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6 juillet 2015 1 06 /07 /juillet /2015 16:11

ETATS-UNIS - PRIX PULITZER 2015

 

Albin Michel, collection Terres d'Amériques

Voici un véritable phénomène éditorial reconnu à la fois par la critique et le public. Plus de 2 millions d'exemplaires vendus aux Etats-Unis, un prestigieux prix littéraire et l'aventure continue en France...Il faut dire que le jeune auteur décrit Paris et Saint-Malo avec un talent incroyable....

C'est un véritable chef d'oeuvre d'une intensité émotionnelle rare que j'ai découvert. Les descriptions, les personnages, l'Histoire...tout concourt à livrer un roman "total" comme on les aime, qui brasse aussi bien la grande Histoire que les sciences et les contes. 

 

Imaginez Marie-Laure, une petite fille aveugle vivant sur Paris en 1940. Pour se repérer dans les rues, son père lui construit toute une maquette du 5e arrondissement de Paris. Pour se repérer, elle n'a qu'à apprendre par coeur les chemins miniatures avant d'affronter les rues à taille réelle. L'occasion pour l'auteur de décrire un Paris d'aufrefois magnifique où les petites boutiques artisanales sont reines. 

Le père de Marie-Laure est serrurier en chef au Muséum d'Histoire Naturelle. L'occasion pour Marie-Laure de découvrir un monnde merveilleux où les plantes et les coquillages se disputent la vedette avec....un mystérieux diamant qui donnerait l'immortalité à celui qui le possède mais en semant la mort autour de lui...

La sauvegarde de ce joyau et la menace allemande vont pousser Marie-Laure et son père sur les routes de l'exode...jusqu'à Saint-Malo où vit le mystérieux oncle Emile..Magnifique personnage, mais je ne vous en dit pas plus...

Les courts chapitres consacrés à Marie-Laure alternent avec ceux où est raconté l'itinéraire du jeune Werner, orphelin allemand aux cheveux blans, petit génie particulièrement passionné par les ondes électromagnétique. Le soir, à l'orphelinat, avec sa soeur Juta, près des mines de la Ruhr, ils écoutent la radio et rêvent de voyages. Ils adorent plus particulièrement la voix d'un scientifique qui explique des merveilles. Ses dons et ses connaissances sur les ondes vont bien sûr être une aide précieuse pour les nazis...

Anthony Doerr brode un labyrinthe extraordinaire où les destins de ces jeunes adolescents finiront sans doute par se croiser. Du muséum d'Histoire Naturelle à la Pologne en passant par les ruelles et grottes de Saint-Malo, cet auteur de génie redonne ses lettres de noblesse à ce qu'on appelle une histoire. Cette dernière coule comme une rivière majestueuse, à la violente torrentielle mais qui réserve aussi des plages de douceur d'une poésie inouïe. 

La mer, les coquillages, les ondes, le cerveau, Jules Verne, Darwin, la serrurerie, les miniatures, les légendes ....Doerr mêle tout cela dans un rythme endiablé mais l'Histoire qui crée un "Page-turner" accorde une énorme place à des personnages hors du commun ; la paternité, les rapports entre frères et soeurs, la transmission, l'héritage sont très présents et renforcent l'émotion, présente à toutes les pages. 

 

L'auteur nous donne à voir des éclats de lumière dans les ténèbles ; la lumière, c'est la passion, c'est la soif de connaissance, c'est le rêve et l'aventure. Les personnages incarnent tout cela et renouvellent le genre du roman historique. Le tout raconté dans une langue très simple et très rythmée qui fait la part belle aux images de toutes sortes. 

 

Alors, laissez-vous conter....

 

 

 

 

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10 mai 2015 7 10 /05 /mai /2015 15:24

DANEMARK

EDITIONS GALLIMARD, 2015

  • Cette immense saga scandinave est ma première grosse découverte de l'année ;Kim Leine, norvégien d'origine, nous plonge dans l'Histoire du Groenland, sous colonisation danoise, au tournant du XIXe siècle. L'histoire se déroule de 1782 à 1815...sous les yeux et le stylo d'un "pasteur malgré lui", Morten Falk.

D'origine norvégienne, il débarque à Copenhague pour faire ses études. Alors qu'il est poussé par son père à faire des études de théologie, il découvre dans la capitale danoise la médecine, la botanique et ...les plaisir du sexe. Adepte de Rousseau, il profite d'un poste vacant dans la colonie du Groenland pour partir sur l'île, pensant qu'il sera plus libre la-bas.

  • Il y découvre alors un territoire dominé par la cupidité et la fornication de l'occupant danois. Des ruelles tortueuses de Cohenpage, nous passons à la description d'une petite communauté villageoise qui tire sa richesse de l'huile de baleine. Et nous voici en compagnie d'un forgeron, d'un charpentier, d'un tonnelier, d'un négociant gouverneur du village, d'un catéchèse et de plusieurs autochtones qui doivent composer avec l'occupant. Falk va alors rejoindre une communauté dissidente qui fuit l'occupant danois et se réfugie dans un fjord pour créer un centre mystique sous l'impulsion d'un couple charismatique. Face aux hommes, se placent les femmes, tout aussi émouvantes et tragiques les unes que les autres, de la femme du négociant délaissée à l'autochtone violée, en passant par la jeune fille délaissée par le futur pasteur. De vraies figures christiques.
  • Plus qu'un roman historique, il s'agit d'une quête de soi et des autres, tiraillée entre plusieurs antagonismes. Le bien et le mal, le sexe et la foi, l'Etat et la justice, le feu et la glace....L'auteur file la métaphore de la glace et du feu pour décrire avec brio la puissance de la force destructrice qui poursuit le pasteur.Du feu de la passion (de l'"examen gynécologique" de la femme du négociant à l'incendie d'un entrepôt) au feu du pardon (le grand incendie de Copenhague), les images manichéennes se succèdent pour décrire la passion et le tourment sous le manteau de la foi.
  • On est surpris par la diversité de styles de l'auteur qui nous convie d'abord dans les ruelles tortueuses de Copenhague à la découverte des petits métiers et des bouges des faubourgs. On n'est pas loin des descriptions de Dickens ; les phrases sont très courtes, très rythmées. On marche avec le héros, on sent, on entend, c'est une description totale. Puis vient la traversée de l'océan avec la confrontation digne aux éléments. Et le temps de l'introspection et du dialogue avec la découverte des colons et des autochtones.
  • Sous ses allures de fresque sans fin, ce roman est agréable à lire. Leine sait passer de l'insolite (la vache qui navigue) au tragique (les viols des femmes inuits par les pasteurs) en fleurtant avec le scatologique (ah, les épreuves intestinales de Falk...). Et derrière tout cela, il y a une belle histoire de vengeance...Mais, chut, je ne vous en dis pas plus. Un roman complet qui n'est pas sans faire penser au magnifique Dans le grand cercle du monde de Joseph Boyden, autre oeuvre sur la rencontre de 2 peuples.
  • Celui-ci nous tient de bout en bout et le lecteur se demande jusqu'à la fin quelle sera cette dernière....
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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 22:21

ETATS-UNIS/NIGERIA

 

Editions Gallimard, 2015

C'est l'un des buzz littéraires de cette rentrée hivernale. Une fresque colorée racontant les aventures d'Ifemelu et de son promis "Obinze" sur 3 continents : Afrique/Etats-Unis, Europe. 

L'occasion de parler de l'idéologie de la race aux Etats-Unis ....dans un blog tenu par l'héroïne Ifemelu, fraichement débarquée de son Nigeria natal, et qui subvient à ses besoins américains en rédigeant un blog  Observations diverses sur les Noirs américains (ceux qu’on appelait jadis les nègres) par une Noire non-américaine ». 

 

Des observations douces amères assez drôles ( Obama est adorée car il a épousé une vraie noire foncée !) sur la difficulté d'être noir aux Etats-Unis. Car Ifemelu découvre aux Etats-Unis qu'elle est noire...ce dont elle n'avait pas pris conscience en Afrique.

Mais le plus intéressant n'est pas le lien afro-américains/blancs mais bien les relations entre les africains expatriés et les afro-américains. Car comme le dit Ifemelu, pendant que son père faisait des études, les "nègres" étaient interdits de prendre les transports publics ...Un fossé culturel que les héritiers des esclaves ont bien du mal à comprendre.

L'héroïne a ainsi du mal à trouver ses repères dans 2 micro sociétés qui ne la reconnaissent pas son "être"particulier...

De quoi alimenter un désir de retour au pays...mais les tics des Americanah (les expatriés qui reviennent dans leur pays d'origine africain avec des manies occidentales) seront une nouvelle source d'amertume...

Car il faut dire que notre Ifemelu a un caractère bien trempé ! Alors elle fait son petit bonhomme de chemin que ce soit dans la société blanche, afro américaine ou africaine. 

D'épisodes dramatiques en moments drolatiques (ah, les journées chez le coiffeur !), cette héroÎne très attachante  finira par trouver la route de l'amour...

Pas une grande oeuvre littéraire mais une aventure divertissante qui parle de vraies questions de société : immigration, difficulté du retour au pays...

Sur le thème de l'immigration, j'avais préféré les formidables romans de l'éthiopien Dinaw Mengestu : Les belles choses que porte le ciel et Ce que l'on peut lire dans l'air 

ETATs

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 22:22

RECIT DE VOYAGE

http://i-exc.ccm2.net/iex/500/2012563804/866570.jpg

 

Editions Guérin

 

Voici le premier pous que je lis du célèbre auteur de récits de voyage....après être revenue d'un magnifique voyage en Russie. Rien de mieux qu'une récit sur la retraite de Russie pour se replonger dans la grandeur de ce pays grandiose...

Une belle découverte ! Le récit de voyage rocambolesque (suivre le chemin de la retraite de Russie de Moscou à Paris....en side car et bicorne s'il vous plaît avec une ptites bandes de copains français et russes) se double d'un récit historique sur l'un des plus grands massacres de l'Histoire et d'une réflexion sur la signification de l'héroïsme dans notre société affaiblie par la course à la consommation. Un moyen aussi  de railler notre puissance française défaillante et notre bonne conscience "droitdelhommiste" face à la figure poutinienne....

On apprend plein de choses sur l'épopée napoléolienne (qui se souvient que la Berezina est une rivière biélorusse !) : les différentes étapes de la retraite de Smolensk à Vilnius, la fuite de Napoléon proche de Vilnius pour Paris en traineau, sa "séance de psychanalyse historique" avec le Grand Ecuyer Caulaincourt...

 

L'occasion pour Tesson de beaux passages sur la magie qui fait qu'un million d'hommes suit un leader jusqu'à une mort certaine...

Loin d'être manichéen, Tesson vénère la civilisation russe tout en admirant de loin le génie de Napoléon....et en même temps une époque où rien n'était fade mais tragique et héroïque....

Ce qu'on admire le plus, c'est cette plume incisive qui ne fait pas dans la dentelle ! et avec en plus un bel humour...

 

Jugez en plutôt par ces quelques lignes....

 

"Notre hôte s'était installé à Moscou vingt ans auparavant, lassé de la France, e ses régulations, des charcutiers poujadistes, des socialistes sans gêne, des géraniums en pots et des ronds-points ruraux. La France, petit paradis peuplé de gens qui se pensent  en enfer, administré par des pères-la-vertu occupés à brider des habitants du parc human, ne convenait plus à son besoin de liberté. ...Il préférait négocier avec des businessmen à têtes de brutes plutôt qu'avec des barracudas d'HEC qui n'avaient jamais l'idée de lui proposer une cuite au sauna après la négociation du contrat"

 

Une belle leçon d'aventure et d'héroïsme loin des poncifs médiatiques de la Russie actuelle !

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21 décembre 2014 7 21 /12 /décembre /2014 18:36

ROMAN POLICIER

Le Village - Dan SMITH

 

Editions du Cherche-Midi, 2014

 

Ce thriller historique, premier roman publié de l'auteur publié en France, est magistral de par sa description du contexte historique et par l'humanité de ses personnages.

Dan Smith nous plonge dans un village ukrainien au début des années 30. Un village rural où les habitants, les koulaks, sont majoritairemnt propriétaires de leur terre. L'Armée rouge menace...cette dernière réquisitionne le blé,  déporte les petits propriétaires en Sibérie ou les embauche dans des fermes collectives, les fameux kolkhoses.

Les villageois ont si peur de l'arrivée des activistes...Un jour, un homme dépenaillé surgit dans le paysage enneigé. Epuisé, il porte dans son traineau...deux enfants morts.

Luka, le narrateur compatissant, le recueille mais dois faire face à la vindicte de ses voisins. Et si cet homme était un dangereux russe ? S'il avait tué ces enfants ? La psychose ne tarde pas à s'installer et lorsqu'une petite fille du village est enlevée, Luka ne peut s'empêcher de partir dans la neige et le froid retrouver le kidnappeur et la petite...

Une chasse à l'homme sans pitié commence alors. Le narrateur, vétéran de la Grande Guerre, est revenue de toute idéologie. Il descelle en chacun la part de l'humain et surtout les ravages que peuvent occasionner la guerre dans un esprit. Ce tireur d'élite hors pair va alors s'enfoncer dans le blanc de la neige et dans la noirceur des combats idéologiques. A mesure qu'il se rapproche du ravisseur, l'Armée Russe, elle aussi, approche dangereusement du village où sont restés la femme et la fille de Luka.

Un thriller glaçant décrivant magistralement un épisode historique peu connu. On imagine déjà une adaptation cinématographique. Le cadre,le suspense et un héros particulièrement bien campé en seront les principaux atouts...

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21 décembre 2014 7 21 /12 /décembre /2014 17:52

ROMAN POUR ADOLESCENTS


Editions Gallimard

Pépite du Roman Adolescent Européen 2014

 

C'est la première fois que je lis un roman de Timothée de Fombelle, l'un des grands romanciers actuels pour la jeunesse, l'auteur du succès international Tobie Lolness

http://www.gallimard-jeunesse.fr/Personnages/Tobie-Lolness

 

Quelle ambition ! Sur 300 pages, l'auteur déploie plusieurs univers, sur plusieurs dimensions, entre réel et imaginaire, et sur plusieurs périodes...sans jamais perdre le fil.

Tout commence avec Olia, la fée, qui renonce à ses pouvoirs par amour...pour aller rejoindre sur terre Illian, un prince banni par son frère jaloux.

Puis nous voila en compagnie d'un jeune garçon de 14 ans qui se ballade en vélo dans la forêt, poursuit une jolie fille qui disparaît tout à coup. Il se retrouve en compagnie d'un vieux monsieur, Joshua Perle qui vit dans une vieille chaumière abritant des centaines de valises. Que contiennent-elles ? C'est l'un des mystères du livre mais ne croyez pas que l'on va vous donner tout de suite la réponse...

Car vous voici maintenant projetés dans le Paris des années 30 dans une confiserie confectionnant de la guimauve...Amis gourmands, réjouissez-vous ! On y resterait des heures dans cette boutique...Mais la guerre va bientôt menacer cette belle boutique...

Et nous voila repartis dans un monde enchanté où des rois des marécages malfaisant jettent des sorts à des royaumes féériques. Les princes et fés sont menacés. Alors, la boucle est bouclée ?

Ca serait trop facile....L'auteur excelle à passer d'un monde à un autre en nous perdant juste un petit peu. Et lorsque ce dernier prend la parole, c'est pour défendre les forces de l'imaginaire et de l'amour éternel...

 

Il ne vous reste plus qu'à dévorer ces 300 pages foisonnantes, un livre dans le livre qui parvient à nous convaincre de la force du merveilleux. Ne croyez pas cependant que vous allez lire un récit à la "guimauve". Les forces obscures (la jalousie, la guerre, la course aux richesses) sont bien là. Il faudra que l'auteur les dénoue pour sauver ses personnages.

 

Magique !

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29 novembre 2014 6 29 /11 /novembre /2014 20:12

JAPON


EDITIONS BELFOND, 2014

 

Le grand Murakami qui nous avait habitué à de grandes épopées alambiquées signe ici un beau roman d'apprentissage tout simple bourré de suspense...

 

Tsukuru Tazaki a voulu mourir lorsqu'il était adolescent...ses 4 amis, Rouge, Bleu, Noire et Blanche  ont soudain rompu avec lui sans qu'il comprenne pourquoi.

Mais lui s'est toujours senti incolore, comparé à ses amis qui avaient tous un don ou une forte personnalité. Lui s'est contenté de construire des gares...

 

Alors, depuis, il n'arrive plus à nouer une relation solide, aussi bien en amitié qu'en amour. Jusqu'au jour où il rencontre Sara. Cette dernière lui conseille de faire un pélerinage sur la route de son passé, de retourner voir ses anciens amis pour voir se qui s'est vraiment passé..

A partir de ce moment, on n'a qu'une envie; touner la page suivante !

Murakami arrive à créer un rythme haletant tout en choisissant une narration à la troisième personne, très neutre,  évitant toute dramatisation et prenant le temps d'examiner l'intériorité de son personnage.

Belle idée que celle de ces personnages appelés par leur couleur. Une touche de fantaisie qui renforce le mystère des âmes.

Quant à notre héros qui ne s'aime pas, il va peut à peu, timidement reprendre confiance en lui.

Un beau roman psychologique dans l'air du temp, très facile à. De jolies phrases, faisant penser au développement personnel...

" Admettons que tu sois un récipient vide...Qu'est-ce que ça peut bien faire ! Tu es un récipient  très joli, très séduisant. Est-ce que quelqu'un sait ce qu'il est vraiment ? Allons...Conte-toi d'être un récipient avec une jolie forme, tellement irrésistible que quelqu'un aura forcément envie de verser quelque chose dedans"

 

Je vous laisse découvrir si notre héros incolore va trouver sa voie. Joli roman !

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