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  • : Passion des livres
  • : Les coups de coeur de mes lectures. Venez découvrir des classiques, des romans français ou étrangers, du policier, du fantastique, de la bande dessinée et des mangas...et bien des choses encore !
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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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6 octobre 2005 4 06 /10 /octobre /2005 00:00

Flammarion- Rentrée littéraire 2005

Voici le dernier pus de la grande dame de lettres anglaise de 86 ans, l'auteur du Carnet d'or et des Nouvelles africaines, nobélisable cette année.

Connue dans le monde entier pour ses luttes contre le racisme, le capitaliste et pour son féminisme, elle signe ici un roman doux-amer sur l'amitié et la vieillesse.

Roz et Lil sont deux femmes mûres d'une cinquantaine d'années qui se connaissent depuis les bancs de l'école. Ils éprouvent l'une pour l'autre une amitié fusionnelle qui ont fait échouer leurs mariages. Elles vivent dans une maison près du littoral, en compagnie de leurs fils respectifs, Tom et Ian. Ces dernières vont tomber chacune amoureuse du fils de l'autre. Les fils se complaisent dans cet amour; à travers cette relation, c'est peut-être un inceste qui se joue.

Mais les années passent et les deux femmes toujours aussi amoureuses voient la vieillesse arriver : elle vont choisir de s'effacer pour laisser leur fils vivre leur vie...même si l'amour est toujours là.

Voici un roman plaisant, doux-amer, mais qui laisse un peu sur sa faim. Lessing aurait pu insister, je pense, sur l'inconscient qui est à l'origine des relations amoureuses croisées ce qui aurait rajouté un peu de piment. Même si l'homosexualité est évoquée à plusieurs reprises, l'inceste n'est pas suffisamment exploré: cette famille fusionnelle vit dans un véritable microcosme: alors que les maris-pères sont écartés, les enfants peuvent vivre une relation amoureuse avec leurs mères. Ils choisissent l'autre mère, la jumelle.

C'est une comédie aux idées libérales, remplie de fraîcheur, mais en aucun cas une roman sulfureux et dérangeant sur des amours scandaleuses comme j'ai pu le voir dans certaines critiques.

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4 octobre 2005 2 04 /10 /octobre /2005 00:00

Gallimard, 1987

J'ai découvert Sylvie Germain très récemment dans un interview de Télérama à propos de son dernier livre Magnus: un enfant amnésique découvre progressivement que son père était médecin au service des nazis.

Je me suis donc précipitée sur mon lieu de travail; en attendant la livraison de Magnus, j'ai dévoré son premier roman Le livre des nuits.

Quel enchantement ! Au premier abord, c'est un roman du terroir: l'histoire sur plusieurs générations d'une famille, Les Péniel, dans la région frontalière de la Meuse. Quittant peu à peu le monde de l'eau, ils quittent leur métier de bateleur pour s'enraciner dans les terres. Le roman s'articule autour du patriarche, Victor-Flandrin, surnommé Nuit d'or-Gueule de loup pour son oeil noir reflétant de mystérieuses tâches d'or et pour avoir domestiqué un loup en arrivant dans le hameau. Sa vie sera entâchée d'une mystérieuse malédiction: il prendra femme quatre fois, épouses emportées par la mort, qui engendreront à chaque fois de mystérieux jumeaux.

Car deux mots symbolisent ce roman: tout d'abord, la mort, qui amène la souffrance et la folie par les trois guerres qui ravagent cette région frontalière, de 1870 à 1945. Puis le mystère ou la malédiction: les quinze enfants de Victor-Flandrin hériteront tous de son regard "Nuit d'or", les uns auront une tâche de vin sur le visage, d'autres seront bossus. Une de ses filles qui deviendra carmélite aura du sang qui coule mystérieusement de sa joue à chaque annonce d'une catastrophe. L'une de ses épouses perdra tous ses poils et ses cheveux. Des enfants morts nés deviennent des statues de sel.Les mortes se transforment en poupées.... Les miracles ou phénomènes fantastiques abondent transformant le texte en véritable poème en prose: des larmes deviennent perles de verre, la grand-mère de Victor Flandrin devient son ange gardien en devenant une "ombre blonde"...

Le roman du terroir se transforme ainsi en récit de légendes assez atemporelles bien qu'ancrées dans un contexte historique très précis. Car ce qui intéresse Sylvie Germain, c'est d'abord une réflexion sur le pouvoir du mal : ces nuits symbolisant la souffrance et la mort accablent les Péniel tels une malédiction. Les personnages sont marqués par la déréliction; lors des guerres, ils invoquent un Dieu qui certes existe mais qui n'intervient pas dans les affaires humaines.

Ce magnifique roman se lit comme un conte teinté de merveilleux et de fantastique L'écriture magnifique le transforme en poème en prose. Jugez-en par le titre des chapitres: Nuit de l'eau, Nuit de la terre, Nuit des roses, Nuit du sang, Nuit des cendres, Nuit nuit la nuit...

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2 octobre 2005 7 02 /10 /octobre /2005 00:00

Argentine- Rentrée littéraire 2005

 

 

 

Editions Christian Bourgois

 

 

César Aira est considéré comme l'un des plus grands écrivains argentins actuels. Et c'est bien mérité.

 Les nuits de Flores sous couvert de petit roman social sur la crise argentine réserve bien des rebondissements. C'est un roman baroque dans la plus pure tradition de la littérature sud-américaine: le masque, la dissimulation et le secret sont au centre de la technique romanesque.

 Tout commence par un portrait plein de tendresse d'un couple de retraités,Aldo et Rosa, qui pour arrondir leur fin de mois, livrent à pied des pizzas dans le quartier de Flores à Buenos-Aires. Car l'Argentine est soumise à une crise économique sans précédent: les classes moyennes s'improvisent livreurs de pizzas et les ouvriers deviennent des recycleurs recherchant dans des poubelles des matériaux de récupération aussitôt revendus à des grossistes pour quelques pesos.

Le lecteur s'attache à ce couple de petits vieux qui sont les seuls à marcher à pied parmi les jeunes livreurs de pizzas qui eux prennent leurs motocyclettes. Ces livreurs s'immiscent dans les bas-fonds de Flores où sévit la délinquance; il n'est pas rare qu'un livreur se fasse attaquer et voler sa mobylette. C'est pour cela qu'Aldo et Rosa préfèrent livrer à pied et... c'est tellement meilleur pour la santé.

Aira décrit à merveille les rouages de la paupérisation engendrée par la crise argentine. Sur ce roman social, va subitement se greffer une intrigue policière: Jonathan, un jeune livreur, est kidnappé et retrouvé assassiné....sans tête dans le quartier de flores. Les médias et la police s'emparent de l'affaire. Un procureur zélé, un critique d'art et un écrivain vont alors entrer en scène sans oublier un couvent de religieuses adorant les pizzas et un mystérieux nain au bec de perroquet et aux ailes de chauve-souris !!!

A partir de là, Aira prend plaisir à promener son lecteur dans un labyrinthe littéraire: on passe du roman social au polar pour aller ensuite se promener chez les critiques d'art (magnifique réflexion sur l'art contemporain) pour atterrir dans un pur roman gothique, où se mêle l'argent et le sexe !

Je ne vous en dis pas plus en vous laissant découvrir ce petit chef d'oeuvre. Si vous aimez la mystification, les travestissements et les rebondissements, ce livre est pour vous !

 

 

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1 octobre 2005 6 01 /10 /octobre /2005 00:00

Rentrée littéraire 2005-Editions Gallimard

 

 

Voici l’un des romans les plus étranges que j’ai lu depuis longtemps. Il est d’une noirceur incroyable : la folie, le sang, la mort en sont les thèmes centraux.

 

 

Ce roman est centré sur deux personnages marginaux : Rémi, fils de paysans creusois, est un attardé mental attiré par le vol aérien des étourneaux mais ses jambes immenses le rivent à tout jamais au travail de la terre. Pour se punir, il retourne contre lui sa violence intérieure en se jetant régulièrement face contre terre.

 

 

Il va rencontrer un être tout aussi singulier, Gabriel, qui a perdu ses parents très jeune dans un accident de voiture. Il s’automutile en se tailladant au niveau du nombril. Il parcourt la France et tombe un jour dans le village creusois de Rémi. Une relation homosexuelle commence, relation mystérieuse qui sera scellée par un sacrifice rituel.

 

 

Ce roman âpre, aux longues phrases, peut faire penser à l’œuvre de Richard Millet (le thème de la malédiction d’une lignée, le rôle de la terre…). Mais la phrase est beaucoup plus « rugueuse ». Ce roman est non seulement difficile d’accès par ses thèmes mais aussi par son écriture alambiquée.

 

 

Ce roman, très bien critiqué dans la presse, mérite d’être lu mais suscite un certain malaise chez le lecteur. Pour résumer, à ne pas mettre dans toutes les mains…

 

 

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29 septembre 2005 4 29 /09 /septembre /2005 00:00

Rentrée littéraire 2005-Editions du Seuil

Voici le dernier opus de Philippe Claudel, l'auteur des âmes grises. L'écriture est peut-être moins poétique que dans son chef d'oeuvre mais il en ressort toujours la même sensibilité à fleur de peau.

Le personnage principal est un vieux réfugié asiatique qui quitte son pays pour un port de France; il transporte dans sa valise une poignée de terre de son champ et une photo de sa famille. Car il vient de perdre son fils et sa belle-fille dans un bombardement. Il a réussi miraculeusement à sauver sa petite fille qu'il nourrit et câline avec amour. Cette petite fille est le seul lien qui le maintient encore en vie.

En se promenant dans la ville, il va se lier d'amitié avec un vieux monsieur Monsieur Back. Ils ne parlent pas la même langue mais ce sont deux êtres solitaires qui vont se comprendre au delà des mots. Car Monsieur Back vient de perdre sa femme et vient tous les jours sur le banc devant le manège de chevaux de bois que faisait tourner son épouse...

Ces deux êtres solitaires font faire un bout de chemin ensemble dans les cafés et restaurants du quartier. Mais un jour, Monsieur Linh est ausculté par un médecin et envoyé dans une maison de retraite. Monsieur Linh fera tout son possible pour retrouver Monsieur Back...

La fin réserve un coup de théâtre. Contrairement à ce que disent certains lecteurs, je pense que cette chute est vraiment inattendue et c'est elle qui donne tout son sens au roman. Elle éclaire d'un jour nouveau la personnalité du vieillard.

Quant à l'écriture, elle est assez différente des autres oeuvres de Claudel. Les phrases sont très courtes. Il y a très peu de dialogues à l'exception des discussions entre les deux vieillards solitaires. Le narrateur est omniscient, suivant les espoirs et les déceptions de Monsieur Linh. Il ne peut bien sûr le faire parler directement puisque Linh ne connaît pas le français. C'est donc par les sentiments et par l'émotion que nous faisons connaissance avec le personnage. La déception peut affleurer au cours du roman pour les fidèles lecteurs de Claudel mais la chute donne tout son charme à ce conte. En bref, un beau portrait de deux marginaux marqués par les blessures de la vie...

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28 septembre 2005 3 28 /09 /septembre /2005 00:00

Ouvrage publié en 1937 (Etats-Unis)

Incontestablement l'un des chefs d'oeuvre , l'un des romans les plus touchants du XXe siècle ! La semaine dernière, je vous présentais ainsi La vie devant soi de Romain Gary ; Des souris et des hommes se place d'emblée dans la même lignée, celle des romans profondément humains. C'est un vibrant hommage rendu à l'Humanité des êtres et à l'amitié.

L'histoire est simple: il s'agit de deux amis journaliers, Lennie et George, qui parcourent les fermes des Etats-Unis pour trouver du travail. Mais les conditions de travail sont rendues d'autant plus difficiles que Lennie est un géant simple d'esprit à la force miraculeuse.

George l'a pris sous son aile (en fait, ils sont cousins) lorsque Tante Clara est morte. Depuis, malgré les difficultés quotidiennes, George prend en charge son ami au coeur simple. Car, de toutes façons, c'est mieux d'être deux pour affronter la vie. Le texte regorge de citations comme celles-ci, exaltant le pouvoir de l'amitié entre deux hommes.

Lennie n'a qu'un rêve: avoir une terre, une maison où l'on puisse se chauffer au coin du feu, un champ et surtout des lapins...car Lennie adore les animaux: les souris, les chiens et les lapins...Il se réfugie souvent dans l'écurie pour caresser la peau soyeuse des petits chiots qui viennent de naître...Mais parfois ne sentant pas sa force, il peut les étrangler avec ses grosses mains maladroites...

Mais les hommes sont souvent bien plus cruels que les animaux et Lennie, le "doux colosse innocent aux mains dévastatrices" (Joseph Kessel) en fera la cruelle expérience. Face au rêve,la réalité sera tout autre et prendra des airs de tragédie...Au nom de l'amitié, George commettra un acte désespéré....

Les plus belles pages du roman sont celles où le simple d'esprit demande à plusieurs reprises à George de lui matérialiser son rêve ("Raconte comment ça sera"): ils voient alors tous les deux mille petits détails qui décrivent le ranch de leur rêve. Car cette classe sociale de journaliers, constituée de noirs, d'handicapés et de vieux ouvriers, ne vit que par son imagination même si elle est futile. Les dialogues prépondérants nous rendent plus proches les personnages et nous plonge dans leur solitude et leurs espoirs. L'écriture est simple mais magnifie les personnages. Sur moins de 200 pages, Steinbeck atteint le sublime.... 

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27 septembre 2005 2 27 /09 /septembre /2005 00:00

Prix Renaudot 2003

Editions du Seuil

Avant la sortie du film demain sur les écrans, je ne peux m'empêcher de vous parler de l'un des plus beaux romans français de ces dernières années.

J'hésite à aller voir le film car j'ai tellement un beau souvenir du livre , il s'en dégage une telle atmosphère que j'ai du mal à croire à une adaptation fidèle.

C'est à la fois un roman historique (pendant la Première Guerre Mondiale), un roman d'amour à tiroirs et une enquête policière: une fillette est tuée dans un petit village de l'est de la France. Les soupçons se portent immédiatement sur deux soldats qui ont déserté. Mais il y a plusieurs coupables possibles: le juge ainsi que le procureur, vieil homme solitaire qui vit retrancher dans sa sombre demeure. Le policier, qui est aussi le narrateur va faire sa propre enquête...

Claudel peint de magnifiques personnages qui dévoilent leurs secrets, leurs blessures refoulées au fil du roman; car ces âmes ne sont ni tout à fait blanches ni tout à fait noires...

Le narrateur lui-même cache un secret terrible qu'il ne dévoilera qu'à la fin...

Cette oeuvre magnifiquement écrite est également une ode rendue aux figures féminines, seules lueurs d'espoir dans un monde grisâtre:chaque homme de l'histoire a été un jour marqué par l'amour d'une femme. Même après la mort, le souvenir reste ce qui rend possible la rédemption... Ce livre vous laissera un souvenir indélébile, de part son écriture, sa sensibilité et l'ambiguïté de ses personnages.

J'avais déjà écrit un article sur une oeuvre peu connue de Philippe Claudel, Petites histoires de jouets, où l'on ressentait la même émotion; Je m'apprête à lire son dernier opus La petite fille de Monsieur Linh, un petit bijou paraît-il.

Dans quelques jours, vous pourrez lire ma critique...

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26 septembre 2005 1 26 /09 /septembre /2005 00:00

Prix du meilleur album- Angoulême 2005

Cette BD américaine est un "roman graphique" de 600 pages en noir et blanc qui nous plonge dans la vie quotidienne d'un groupe de jeunes adultes new-yorkais, ayant certes terminé leurs études, mais qui ont bien du mal à se fondre dans l'impitoyable monde du travail et dans la vie de couple !

 

Il y a tout d'abord Sherman, un écrivain en herbe qui voudrait bien publier ses oeuvres mais qui est condamné pour l'instant à travailler dans une librairie. Bien sûr, il aime les livres; mais il ne supporte plus les clients lui posant des questions débiles et sa directrice acariâtre...Il vient de rencontrer Dorothy, journaliste, un peu alcoolique et très bordélique !!! En attendant de s'installer avec sa copine, il vit en colocation avec une couple, Jane et Stephen, ex coloc de Dorothy ! Vous suivez?

Voila enfin Ed Velasquez , l'ami de Sherman, qui bosse et vit encore chez ses parents. Sa passion est la BD et il aimerait en faire son métier. Il aimerait aussi rencontrer l'âme soeur car il est encore puceau !

Voila pour la description de la petite bande. Cette BD est avant tout le récit au jour le jour de leurs avanies professionnelles et déboires sentimentaux. Mais l'histoire va s'enrichir lorsque Ed va devenir l'assistant de Irving Flavor, ancienne gloire de l'Age d'or des comics. Il découvre un vieil homme ruiné qui a créé un super-héros dans les années 50 que l'on voit depuis au cinéma, sur les couettes, les stylos et les vêtements. Mais floué par sa maison d'édition, c'est elle qui recueille désormais la totalité des dividendes de sa création. De mal en pis est en fait une BD sur le monde de la BD, un hommage rendu aux super-héros de l'âge d'or et surtout une dénonciation de la démarche commerciale des grosses boîtes d'édition qui nuit à la BD indépendante.

Tout ce petit monde va se retrouver pour défendre les droits de ce vieil homme. Sur 600 pages, Robinson articule habilement les différents quotidiens, les vies des personnages. Petit à petit, ils évoluent et trouve leur place. Car il s'agit d'abord d'un récit d'initiation où tous les jeunes d'aujourd'hui peuvent se reconnaître.

A conseiller à tous ceux qui aiment l'épaisseur au sens figuré, c'est à dire de véritables personnages avec leurs états d'âme et leur psychologie.

 

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24 septembre 2005 6 24 /09 /septembre /2005 00:00

Gallimard Poésie (parution en 1936)

Grâce à Elisabeth, fidèle blogueuse de « Passion des livres » qui adore la poésie, j’ai eu envie de vous faire découvrir un ouvrage d’Henri Michaux, le célèbre poète (et peintre) belge.

 

Ne vous attendez pas à lire des alexandrins à rimes. Il s’agit de poèmes en prose dont la poésie naît de l’évasion vers un ailleurs fantasmé et de l’invention de mots.

 

Michaux se comporte en véritable ethnographe qui étudie les us et coutumes de peuples plus bizarres les uns que les autres. Ce n’est pas un voyage vers un ailleurs idyllique. Bien au contraire, Michaux se complaît à décrire la cruauté des êtres : description de combats, mise en quarantaine des gens qui se mouchent, élevage d’humains dans des pots….

 

Michaux mêle le burlesque et l'humour à la cruauté; La grande Garabagne, Les Ematrus, les Palans, les Eglottons se succèdent donnant un vaste échantillon des inventions sémantiques du poète.

Car c'est là que réside l'essence poétique de Michaux: l'invention d'expressions, de mots rocambolesques. Il nous transporte dans l'un des plus beaux textes fantastiques du XXe siècle.

Cet ouvrage est à conseiller à tous ceux qui n'ont pas l'habitude de lire de la poésie; ici, pas de difficulté: nous avons l'impression de lire des petits contes, des poèmes en prose, des récits de voyage fantastiques et humoristiques nous transportant dans un autre monde.

A noter que le goût de l'Ailleurs chez Henri Michaux naît de son goût passionnel pour les voyages: Equateur, Asie.... Dans les années 50, il explore un autre "ailleurs", celui qui lui est livré par les drogues hallucinogènes: mescaline, LSD, opium, haschich. Toute l'oeuvre de Michaux peut se comprendre comme une tentative de quitter notre monde quotidien pour explorer toutes les potentialités de l'imaginaire. C'est un poète démiurge qui a créé un monde unique.

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23 septembre 2005 5 23 /09 /septembre /2005 00:00

Bonsoir amis blogueurs !

Juste un petit mot pour remercier mes fidèles lecteurs : Marie-Louise,Gentle93, Elisabeth, Douja, Clem, Casaploum et les autres...

Pour parler un peu avec vous, j'ai envie que vous me fassiez partager vos lectures. Que lisez-vous en ce moment? Y-a-t-il un livre dont vous aimeriez que je parle?

J'attends vos réponses avec impatience ....

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