Récit publié en 1925
Editions Finitude, collection « Utopies », 2006
Raymond Hesse (1884-1967), auteur de Riquet à la Houppe et ses compagnons était magistrat la journée, écrivain et bibliophile la nuit. Imaginez-vous un magistrat, proche des milieux anarchistes, imaginant que les vauriens, les voleurs et les assassins se mettent en grève. Que deviendrait alors la société ? C’est ce à quoi essaie de répondre ce facétieux auteur dans ce petit récit de 70 pages. Le président du syndicat des V.V.A (Vauriens, voleurs, assassins) décide de faire une grève générale pour dénoncer les arrestations arbitraires et les conditions de vie dans les prisons. Et à partir de ce moment là, c’est le désastre ! Les magistrats et les policiers s’ennuient. Les prêtres ne peuvent plus confesser les pécheurs ni prêcher la vertu. Quant aux maris infidèles, ils assaillent leurs femmes. Les vieilles dames n’ont plus de faits divers à lire dans les journaux…. Bref, le mal est nécessaire non seulement pour faire valoir la vertu mais est aussi un secteur économique florissant : il fait vivre magistrats, policiers, journalistes et j’en passe…. Si bien que les bien-pensants bourgeois vont devoir négocier avec le syndicat des V.V.A. et faire quelques concessions…. Un récit brillant qui n’a jamais été autant d’actualité à cette époque d’obsession sécuritaire…