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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 12:21

de Laura KASISCHKE

ETATS-UNIS

Un oiseau blanc dans le blizzard

Editions Christian Bourgois, 2000

Il y a encore quelques semaines, je ne connaissais pas Laura Kasischke, surtout connue aux Etats-Unis pour sa poésie. En Europe, ce sont ses romans qui sont publiés. C'est en lisant un article la comparant à Joyce Carol Oates que j'ai été tentée de la découvrir.

Tout comme Carver et John Cheever, ses personnages sont issus de la middle class américaine, de cette banlieue pavillonnaire bien propre au dehors mais qui au dedans masque un tas de frustrations  ; Kasischke démasque toute l'hypocrisie d'un cadre de vie aseptisé.

L'histoire nous est racontée sur plusieurs années par une adolescente dont la mère vient de disparaître ; femme au foyer, elle en eut un jour assez de cette vie maussade, sans crier gare, elle s'est volatilisée.

Kat, la jeune adolescente nous raconte son quotidien de jeune fille qui découvre ses premiers émois amoureux, tout en essayant de comprendre pourquoi sa mère a disparu.

Mais le but du récit n'est pas de faire une enquête policière sur une disparition inexpliquée. Certes, il y a un inspecteur, mais l'objectif est avant tout pour la jeune fille de comprendre sa mère, de découvrir sa véritable personnalité, sa vie de couple avec son père : cette mère au foyer refusant tout exotisme et qui pourtant reprochait à son mari d'être trop simple.

Tout en vivant sa vie d'adolescente, Kat se remémore des épisodes passés avec sa mère comme par exemple la jalousie qu'elle a éprouvé lorsqu'elle est sortie avec un garçon. Le prétexte du récit est d'ordre psychologique : Kasischke le portrait brillant  d'une femme frustrée qui se tait jusqu'au jour où...

Précisons que le récit est conduit d'une main de maître jusqu'à la surprise finale trois ans après. Pour parler de Joyce Carol Oates, ce roman m'a justement fait penser à Zarbie et les yeux verts : le même cadre idyllique, la même disparition de la mère, l'histoire racontée par une adolescente ; mais Oates livrait d'abord un thriller psychologique ; ici, nous sommes d'avantage dans un récit d'apprentissage doublé d'une "enquête psychologique".

L'auteur évite tout misérabilisme ; l'adolescente établit un constat plutôt qu'elle ne s'apitoie sur son sort ; elle privilégie l'analyse froide, la distanciation ; on devine d'ailleurs à certains moments une certaine rivalité entre les deux femmes.
Des portraits tout en nuance (le père, l'inspecteur, le petit ami), le tout rapporté dans une écriture à la fois très poétique et très prosaïque. Si elle choisit une dominante thématique de la neige, de la glace  ou de la brume, enveloppant son histoire de mystère, rien n'empêche l'auteur de faire des métaphores ou comparaisons très inhabituelles comme par exemple des traces comme des dents déchaussées ou une sauce de plusieurs jours....

Un récit taillé au cordeau qui reste dans les esprits...

Une première page envoûtante :

" J'ai seize ans lorsque ma mère se glisse hors de la peau par un après-midi glacé de janvier -elle devient un être pur et désincarné , entouré d'atomes brillants comme de microscopiques éclats de diamant, accompagné, peut-être, par le tintement d'une cloche , ou par quelques notes claires de flûte dans le lointain- et disparaît.

La veille, au matin, ma mère était encore une femme au foyer-qui, depuis vingt ans, maintenait notre maison dans un état de propreté et de stérilité qui aurait pu rivaliser avec l'esprit de l'hiver lui-même. alors, peut-être a-t-elle tout simplement fini par s'épousseter elle-même, en un nuage lumineux qui s'est envolé par la fenêtre de la chambre, un nuage fait d'une poudre douce comme le talc , qui s'est mélangé avec les flocons qui tombaient, avec la poussière céleste et les cendres lunaires qui flottaient au loi
n
"

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commentaires

M
<br /> Je viens de terminer ce livre. Je l'ai beaucoup aimé pour toutes les raisons que tu cites et bien d'autres encore.<br /> <br /> <br /> Mais si je puis me permettre : L'univers  de Laura Kasischke n'a rien de commun avec celui de Carver...<br /> <br /> <br /> Tu ne m'en veux pas, hein ?<br />
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E
Je viens de découvrir cet auteur avec l'ouvrage A moi pour toujours. Excellent livre, très bon auteur. Une vraie surprise. J'ai donc acheté Un oiseau blanc sous le blizard que je vais lire très prochainement.De manière plus générale, je suis passionnée par la littérature étrangère, notamment américaine. J'ai fait de très belles lectures grâce à vous (Jonathan Safran Foer notamment). Je vais aussi lire très prochainement Théodore Roszak que je ne connaissais pas avant de lire votre critique.Bravo et vivent les livres,Elodie
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S
<br /> Depuis pas mal de temps, je m'intéresse beaucoup à la littérature américaine, à la fois classique et contemporaine. Moi qui ne suis pas à priori "très anglo-saxonne", je découvre vraiment de<br /> superbes oeuvres.<br /> Merci pour ta fidélité !<br /> <br /> <br />
P
C'est très très alléchant ! Quel début !Je note le nom de cet auteur. Merci !
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K
C'est un auteur que je n,ai pas lu encore... mais j'ai noté plusieurs titres, dont celui-là!
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C
Moi qui adore Oates, je serais bien tentée par Kasischke...
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