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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 21:29
IRLANDE - RENTREE LITTERAIRE 2007

 

 

 

 

 

 



Editions Belfond

Voici l'un des livres étrangers les plus remarqués de la rentrée littéraire. Colum MaCCann s'était déja fait remarquer par un roman entre fiction et réalité, Danseur, inspiré de la vie de Noureiev. Ici, il signe un roman poignant sur le destin d'une femme tsigane, inspirée de la poétesse polono-tsigane Papuza. 

En tant qu'ex-journaliste, MCCann a enquêté pendant des mois sur l'histoire des tsiganes dans l'Europe du XXe siècle, entre fascisme, communisme et mondialisation, entre différents pays comme la Slovaquie, l'Autriche, l'italie et la France, entre les années 30 et 2003. 

Tout commence sur un lac gelé dans les années 30 en Slovaquie. Une communauté de gitans est encerclée sur ce lac par la police politique fasciste, la Hinkla. Seuls Zoli et son grand-père réchappent au massacre. Ensemble, ils fuient les fascistes tout au long de la seconde guerre mondiale. Toute la communauté est obligée d'enterrer ses violons dans la terre. Pendant cette période, le grand-père apprend à lire à sa petite-fille...contre l'avis de la communauté qui rejette la culture écrite et glorifie la transmission orale. Il lui apprend aussi le culte du communisme qui selon lui, sauvera la communauté tsigane. 

Quelques années plus tard, dans la Slovaquie communiste, Zoli est devenue chanteuse. Membre du parti, elle y rencontre des intellectuels qui veulent faire connaître la culture tsigane et surtout éduquer cette communauté. Elle tombe amoureuse de Stephan, un traducteur anglais qui souhaite contribuer à faire connaître la culture tsigane. Alors que les campagnes s'accentuent pour "éduquer le peuple tsigane" et améliorer leurs conditions de vie, Zoli devient une vedette nationale et icône des tsiganes. Alors que Zoli a refusé le mariage, Stefan publie contre son gré les poèmes et chansons de Zoli. 

Alors que les communistes commencent à brûler les charettes et les campements de la communauté "pour leur bien", pour les faire accèder à l'hygiène et les installer dans des tours, Zoli est bannie de la communauté tsigane pour avoir enfreind leurs lois qui défend la culture écrite. Pour eux, Zoli s'est corrompue avec l'intelligentia européenne et a indirectement contribué à la campagne d'émancipation menée par les Soviétiques. Bannie, c'est à dire qu'elle n'a plus le droit de s'adresser à un membre de la communauté. Livrée à elle-même, elle fuit dans le froid et cherche àà passer la frontière autrichienne et atteindre l'Ouest....

Ce roman vaut d'abord pour son puissant intérêt documentaire sur l'histoire d'une communauté méconnue qui rejette la culture écrite. Ce récit amène également une réflexion profonde sur ce qu'est l'identité culturelle et le respect de la diversité culturelle ; entre le fascisme qui persécuta les gitans sur des principes racistes et le communisme qui renia les cultures locales et ancestrales  au nom de la solidarité et du progrès, les Tsiganes ont eu peine à exister. Doit-on renier les principes d'une culture si elle va à l'encontre du bien-être comme l'hygiène et le savoir ? Où s'arrête la tolérance ? L'auteur ne juge personne et se garde bien de condamner ces pratiques d'un autre âge. 

Il préfère se centrer sur la figure féminine de Zoli, sur les conséquences de ces persécutions sur son héroïne. Les plus belles pages sont sans aucun doute celles où il décrit l'errance de Zolie dans le froid et la faim et aussi son interdiction intériorisée de fréquenter un de ses congénères ou d'écrire. Inconsciemment, Zoli a fait sienne l'interdiction édictée par les tsiganes. Femme libre mais qui éprouve certes la culpabilité profonde d'avoir trahi les siens...

Une belle figure romanesque donc et une occasion de découvrir une culture méconnue....mais il manque un petit quelque chose pour en faire le chef d'oeuvre que l'on dit !

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commentaires

D
J'ai terminé il y a quelques jours Le chant du coyote et il est en dessous de Les saisons de la nuit.Quant aux nouvelles, Ailleurs, en ce pays est nettement mieux que La rivière de l'exil.Enfin, à mon humble avis tout subjectif ;-)
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S
Il va vraiment falloir que je lise Les saisons de la nuit ! Contente de te "revoir" Douja !
A
J'ai moi aussi succombé au charme de Zoli... Par contre, je n'ai pas vraiment éprouvé de déception à la fin du roman... c'est un récit initiatique et, en le prenant comme tel,  le lecteur s'attend à pareille fin. Peut-être lui manque-t-il une originalité dans le style...Cela reste néanmoins une très belle découverte.
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B
Bonjour; je suis dans le même cas, je n'ai pas encore lu le Danseur  ni Zoli, mais Les saisons de la nuit m'a vraiment marqué (Le chant du Coyote  et Ailleurs en ce pays, recueil de nouvelles, sont à mon avis un peu plus faibles... mais bons néanmoins). Donc, je le rajoute sur ma liste....
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S
Je lirai donc Les saisons de la nuit, les avis sont unanimes....
D
Je n'ai pas encore lu cet ouvrage-là. Mais je recommande vivement "Les saisons de la nuit", un vrai bijou et puis aussi ses recueils de nouvelles. A ne pas manquer. Une vraie belle plume.
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F
Je vois ce livre apparaître un peu partout avec toujours le même bémol à la fin, j'attends donc qu'il fasse son entrée à la biblio !!
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