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  • : Passion des livres
  • : Les coups de coeur de mes lectures. Venez découvrir des classiques, des romans français ou étrangers, du policier, du fantastique, de la bande dessinée et des mangas...et bien des choses encore !
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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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12 octobre 2007 5 12 /10 /octobre /2007 21:36

Court-Métrage "novellisé"

Les Baisers Des Autres

Actes Sud, collection "Ciné-roman", 2002

J'avais déja fait un article sur l'autre petit bijou de Carine Tardieu, L'ainé de mes soucis, un véritable chef d'oeuvre. 

http://passiondeslivres.over-blog.com/article-6212219.html

Son premier court-métrage est très différent : Sandra est une adolescente mal dans sa peau qui n'aime pas les baisers. Elle est en perpétuelle révolte contre ses parents, ses camarades, l'école. Bref, elle est en pleine crise d'alolescence. On rit le plus souvent de l'outrance de ses propos :

"Les baisers des autres, je les trouve dégueulasses. Les jeunes du bahut, ils se roulent des pelles, et comme personne ne leur a jamais appris la douceur, on dirait qu'ils font un concours de vitesse....Quand j'arrive au collège vers huit heures le matin, y en a déja qui turbinent de la langue. A coup sûr, ils ne se sont même pas lavé les dents avant de pratiquer leur échange salivaire. ...J'imagine qu'ils se refilent des morceaux de corn-flaxes qui sont restés coinçés entre leurs dents au petit dej. Je le visualise, le petit bout de maïs soufflé, qui se promène d'une bouche à l'autre, sans savoir dans quel estomac il va finir. Je l'imagine, hurlant, Finissez-en ! Finissez-en ! Je suis fatigué ! Au bout du rouleau ! Avalez-moi s'il vous plaît !"

Ce qui est génial dans ce titre et ce film, c'est que le ton change brusquement : on passe du rire de l'outrance à l'émotion, aux larmes ! La chute est brutale, inattendue. Tout au long de l'histoire, Sandra se cherche une mère de substitution ( en la personne de Jane Birkin, mais oui !) , veut quitter l'âge de l'adolescence puis se rend tout d'un coup compte des choses qui comptent !

Mais chut ! Découvrez vite cette collection Ciné-roman qui font découvrir aux ados l'art du court-métrage.

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12 octobre 2007 5 12 /10 /octobre /2007 21:36

La romancière, Doris Lessing, Prix Nobel de littérature 2007

 

Doris Lessing, la romancère britannique née en Rhodésie (l'actuel Zimbabwe) vient de recevoir le prix Nobel. Elle est connus pour ses grandes épopées féministes se déroulant en Afrique mais aussi pour son oeuvre mettant en valeur la tolérance et le refus du colonialisme.

Malheureusement, je n'ai lu d'elle que l'un de ses derniers romans, Les grands-mères, paru en 2005 ; un roman plein d'humour mais qui m'avait un peu déçu tout de même. 

Voici la référence de l'article :

http://passiondeslivres.over-blog.com/article-963937.html 

Les grand-mères

Et vous, qu'avez-vous lu d'elle ? 

Je suis tentée bien sûr par Le Carnet d'or, son oeuvre la plus connue : " Son personnage est une romancière qui tient son journal en plusieurs carnets : noir pour son travail littéraire, rouge pour son engagement politique, bleu pour la quête soi à travers la psychanalyse, jaune pour ses sentiments les plus privés. Quant au carnet d'or, qui doit tenter de rassembler tout cela, il faut laisser à ceux qui n'ont pas encore lu Doris Lessing le bonheur de découvrir ce qu'il en est." (Le Monde, i
12/10/2007)

Ou encore Le monde de Ben, un portrait émouvant d'un être difforme, différent












Si vous avez d'autres titres à me conseiller, n'hésitez pas !

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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 18:29

ROYAUME-UNI (Jamaïque)

Editions Au Diable Vauvert, 2007

Voici une saga éblouissante sur l'Histoire de la Jamaïque de 1945 à nos jours, de la vie rurale sur l'île à l'exode et l'immigration dans le quartier cosmopolite de Brixton à Londres. Alex Wheatle est bien sûr d'origine jamaïcaine, vit à Londres et c'est donc l'histoire de ses origines qu'il nous raconte ici. 

Tout commence en 1945 dans la Jamaïque rurale où la famille Rodney vit des produits de la terre. Il y a Joseph, le père, descendant des esclaves marrons (ceux qui se sont révoltés contre les colons blanc), Amy, la mère et les trois enfants, David, qui ressent de plus en plus l'appel du large et les deux jeunes soeurs qui n'arrêtent pas de se chamailler, Hortense et Jenny. 

D'années en années, on suit leurs aventures et leurs drames mais aussi l'évolution économique et politique de la Jamaïque : l'exode rural, l'expulsion des paysans par les blancs installant des usines et des hôtels et aussi la répression du mouvement rasta. Puis vient le temps de l'émigration à Londres où les paysans deviennent des ouvriers non qualifiés déracinés.

Wheatle recrée magnifiquement l'atmosphère de son pays en convoquant d'abord nos papilles et les senteurs : les différentes épices, la gastronomie, la musique, les superstitions crée un effet "couleur locale" pour notre plus grand plaisir. 

Et surtout il y a la langue magnifique utilisée, chaude, colorée qui retranscrit fidèlement le langage parlé des jamaïcains, leur accent, leurs expressions, leur culture. On appréciera ainsi ce mélange d'argot et également le christianisme mêlé à des craintes mémoriales de magie noire. Ainsi, le diable devient "le Vieux Grimaceux". 

Je ne résiste pas à vous faire déguster quelques phrases :

"Si Jacob offusque le Toutpuissant en posant la pogne sur ta coucoune, alors ta coucoune va cicatriser et se refermer. Ce qui veut dire que Jacob ne pourra jamais te glisser son bambou. C'est une djobeuse du marché qui me l'a dit. Alors avant de filer dans les fourrés avec Jacob pour qu'il t'encornaille, assure-toi que ton coeur est pur et sans péché !"

Le grand secret de Wheatle est de mêler savamment humour et drames. Les personnages sont également bien dessinés et très attachants. On a l'impression de lire un roman du terroir exotique mais avec l'humour en plus !

L'histoire se déroule sur trois générations : il y a des deuils, des mariages, des secrets familiaux . La deuxième partie, plus courte, est centrée sur l'émigration à Londres : on ressent admirablement le déracinement dans un pays gris et raciste. Wheatle retranscrit bien l'atmosphère d'une communauté exilée qui se reconstitue autour de sa musique dans les cafés jazz de Londres. 



Assurément l'un des meilleurs auteurs du moment de la communauté noire urbaine. A lire également son second roman, Redemption Song, sur les révoltes urbaines de la communauté jamaïcaine de Brixton dans le Londres des années 80.

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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 09:34
Roman adapté au cinéma par Claude Miller




Goncourt des lycéens 2005 -Editions Grasset

Sans doute l'un des romans français les plus sensibles et les plus touchants que j'ai lu. Une histoire, autobiographique, dont on se souvient longtemps....

J'ai vu le film hier et je dois dire que l'adaptation est très réussie : Miller fait alterner les moments passés et présents, l'histoire est racontée, comme dans le roman, par le personnage plus âgé. Tout n'est que pudeur...

Fils unique, Philippe a toujours été persuadé qu'il avait un frère. Enfant chétif, il a beaucoup de complexes face à Maxime et Tania, ses parents sportifs de haut niveau. Il s'est donc inventé un frère qui nage et saute à la perche...
Mais il voit bien que ses parents lui cachent quelque chose...Il y a par exemple cette peluche cachée dans le grenier que ses parents ne veulent pas qu'il touche.

Puis l'année de ses quinze ans, Philippe découvre enfin la vérité grâce à la fidèle voisine. Prenant conscience qu'il est juif, il lui demande ce que faisaient ses parents pendant la guerre. ...

Effectivement, Philippe a eu un grand frère, le sportif Simon, fils du premier mariage de son père avec Hannah, la belle-soeur de Tania. Le jour de son mariage, Maxime est tombée sous le charme de la belle Tania. ...
La guerre et la persécution des juifs va sceller leur destin....

Une histoire très triste sur le destin que l'on ne contrôle pas et la culpabilité de l'amour. Ce qui est très fort est que Griimbert et Miller ensuite evite tout excès de misérabilisme et de sentimentalisme. Tout n'est qu'évoqué, il y a beaucoup de non-dits. 

Bien sûr, le film m'a moins émue car je connaissais déja l'histoire. Mais il gagne tout de même à être vu...

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7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 21:29
IRLANDE - RENTREE LITTERAIRE 2007

 

 

 

 

 

 



Editions Belfond

Voici l'un des livres étrangers les plus remarqués de la rentrée littéraire. Colum MaCCann s'était déja fait remarquer par un roman entre fiction et réalité, Danseur, inspiré de la vie de Noureiev. Ici, il signe un roman poignant sur le destin d'une femme tsigane, inspirée de la poétesse polono-tsigane Papuza. 

En tant qu'ex-journaliste, MCCann a enquêté pendant des mois sur l'histoire des tsiganes dans l'Europe du XXe siècle, entre fascisme, communisme et mondialisation, entre différents pays comme la Slovaquie, l'Autriche, l'italie et la France, entre les années 30 et 2003. 

Tout commence sur un lac gelé dans les années 30 en Slovaquie. Une communauté de gitans est encerclée sur ce lac par la police politique fasciste, la Hinkla. Seuls Zoli et son grand-père réchappent au massacre. Ensemble, ils fuient les fascistes tout au long de la seconde guerre mondiale. Toute la communauté est obligée d'enterrer ses violons dans la terre. Pendant cette période, le grand-père apprend à lire à sa petite-fille...contre l'avis de la communauté qui rejette la culture écrite et glorifie la transmission orale. Il lui apprend aussi le culte du communisme qui selon lui, sauvera la communauté tsigane. 

Quelques années plus tard, dans la Slovaquie communiste, Zoli est devenue chanteuse. Membre du parti, elle y rencontre des intellectuels qui veulent faire connaître la culture tsigane et surtout éduquer cette communauté. Elle tombe amoureuse de Stephan, un traducteur anglais qui souhaite contribuer à faire connaître la culture tsigane. Alors que les campagnes s'accentuent pour "éduquer le peuple tsigane" et améliorer leurs conditions de vie, Zoli devient une vedette nationale et icône des tsiganes. Alors que Zoli a refusé le mariage, Stefan publie contre son gré les poèmes et chansons de Zoli. 

Alors que les communistes commencent à brûler les charettes et les campements de la communauté "pour leur bien", pour les faire accèder à l'hygiène et les installer dans des tours, Zoli est bannie de la communauté tsigane pour avoir enfreind leurs lois qui défend la culture écrite. Pour eux, Zoli s'est corrompue avec l'intelligentia européenne et a indirectement contribué à la campagne d'émancipation menée par les Soviétiques. Bannie, c'est à dire qu'elle n'a plus le droit de s'adresser à un membre de la communauté. Livrée à elle-même, elle fuit dans le froid et cherche àà passer la frontière autrichienne et atteindre l'Ouest....

Ce roman vaut d'abord pour son puissant intérêt documentaire sur l'histoire d'une communauté méconnue qui rejette la culture écrite. Ce récit amène également une réflexion profonde sur ce qu'est l'identité culturelle et le respect de la diversité culturelle ; entre le fascisme qui persécuta les gitans sur des principes racistes et le communisme qui renia les cultures locales et ancestrales  au nom de la solidarité et du progrès, les Tsiganes ont eu peine à exister. Doit-on renier les principes d'une culture si elle va à l'encontre du bien-être comme l'hygiène et le savoir ? Où s'arrête la tolérance ? L'auteur ne juge personne et se garde bien de condamner ces pratiques d'un autre âge. 

Il préfère se centrer sur la figure féminine de Zoli, sur les conséquences de ces persécutions sur son héroïne. Les plus belles pages sont sans aucun doute celles où il décrit l'errance de Zolie dans le froid et la faim et aussi son interdiction intériorisée de fréquenter un de ses congénères ou d'écrire. Inconsciemment, Zoli a fait sienne l'interdiction édictée par les tsiganes. Femme libre mais qui éprouve certes la culpabilité profonde d'avoir trahi les siens...

Une belle figure romanesque donc et une occasion de découvrir une culture méconnue....mais il manque un petit quelque chose pour en faire le chef d'oeuvre que l'on dit !

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29 septembre 2007 6 29 /09 /septembre /2007 22:44

L'Astrée d'HONORE D'URFE



...adapté au cinéma par ERIC ROHMER : Les amours d'Astrée et Céladon

Il revient à Eric Rohmer le mérite d'avoir remis au goût du jour le plus gros succès littéraire du XVIIe siècle, détrôné un siècle plus tard par La Nouvelle Héloïse de Rousseau. Ce roman fleuve de 5000 pages nous plonge au Ve siècle, sans une Gaule paradisiaque gouvernée par des druides. Les nymphes y côtoient les humains, les bergers y font paître leurs troupeaux et...tombent amoureux. 

C'est ce qu'on a appelé une pastorale : dans un cadre idyllique, les amours contrariées de deux jeunes bergers....

Imaginez une jeune fille qui surprend son amoureux en train de folâtrer avec une autre jouvencelle. Malgré les supplications de Céladon, Astrée rompt et lui ordonne de ne plus apparaître devant ses yeux.  Par désespoir, Céladon se jette dans la rivière....et est recueilli par de charmantes nymphes, descendantes des dieux. 

L'une d'entre elles tombe amoureuse du charmant Céladon. Mais ce dernier n'a de cesse de retrouver Astrée. 

Cette dernière découvre la vérité sur l'amour de Céladon mais il est trop tard puisqu'elle le croit mort. Céladon quitte les nymphes et est recueilli par les druides. Comment peut-il retrouver Astrée alors qu'elle le croit mort et qu'en plus, il refuse de rompre le serment qui lui interdit d'apparaître devant elle ?

C'est alors que le chef des druides lui conseille de se déguiser dans les vêtements....de sa fille !  Avant l'heure, une belle leçon de marivaudage ! C'est donc déguisé en fille que Céladon va réapparaître aux yeux de son élue....

Cette intrigue surannée au possible est pleine de charme ! Un décor somptueux, des beaux corps et visages, du romanesque à l'état pur !

Le film de Rohmer est d'aborsd très beau esthétiquement. Nous sommes transportés dans un autre temps, dans un pays paradisiaque. Il filme les corps de manière très sensuelle. 

Mais cette histoire va bien au delà d'une mièvre histoire d'amour. Rohmer nous livre une réflexion sur les mythes fondateurs de l'Occident : la naissance de l'amour entre deux êtres, la monogamie, le monothéisme et surtout le lien entre l'amour profane et l'amour divin. Lors de sa retraite, Céladon construit un temple pour honorer Astrée et son double divin. Le druide livre une réflexion sur la naissance du monothéisme : en aimant plusieurs figures (les dieux romains), nous vénérons les attributs (la justice, la force, la beauté) d'une figure unique, le dieu du monothéisme. 

L'amour profane lié à l'amour divin. Une belle réminiscence platonicienne. 

Une belle occasion de découvrir un roman méconnu....réputé illisible !

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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 18:51

ETATS-UNIS

Editions de L'Olivier, 1998

Jay McInerney et Breat Eston Ellis (American Psycho) sont tous deux les chefs de file d'une littérature new-yorkaise très acerbe qui cible la maladie de notre temps : sexe, pouvoir, célébrité font perdre la tête....et produisent de petits chefs d'oeuvre.

Il faut aimer un certain trash mais on se prend vraiment au jeu !

McInerney dresse le portrait du monde des people, un milieu complètement décérébré et foldingue....

A New-York, Connor MC Knight est un écrivain raté devenu reporter people dans un magazine féminin. Et bien sûr, il sort avec une top model très en vue, Philomena, qui veut devenir actrice. Le roman débute par le départ de Philomena à l'étranger pour un casting...

Sauf que tout se complique ! Car finalement, Connor découvre que Philomena a embarqué son diaphragme (et oui !!!) dans une scène mémorable et qu'elle est donc partie le tromper ! C'est le début d'une déprime tragi-comique au pays des strass et des paillettes.

Il a de plus fort à faire avec des stars complètement tarées qui ne se laissent pas approcher, sa soeur anorexique persécutée par les drames de ce monde, son meilleur ami Jérémie, un écrivain traumatisé végétarien et enfin ses parents retraités de Floride, plutôt tendance alcooliques et fainéants. Sans compter une fan qui le harcelle par mail....

Ce roman est du divertissement à l'état pur ; c'est le portrait acide d'un monde du show-bizz complètement détraqué, pourri par le sexe, l'ambition et l'obsession de la célébrité. L'effet de réel est présent grâce à des personnages réels cités comme Demi Moore. On adore les personnages loufoques, le comique de situation et bien sûr la critique de cette société.

On retiendra le construction intéressante du livre : de très courts chapitres avec des titres écrits en gras; une alternance de narration à la première personne et à la troisième personne. 

Surtout, on retient des scènes burlesques vraiment très drôles où l'on éclate de rire : la recherche effreinée du diaphragme, les scènes où Jérémie le végétarien insulte les carnivores au restaurant, et enfin, comble du comble, lorsque le père ouvre sa braguette au restaurant !

Du pur divertissement, en plus bien écrit !

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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 22:16



Tout d'abord, je voudrais rassurer quelques lecteurs rétissants : ce livre fait certes peur mais il est vraiment loin d'être inabordable : ce n'est pas le fait de devoir retourner le livre ou de lire une partie après l'autre qui rend ce titre inaccessible au commun des mortels !

Voici quelques sites de passionnés qui vous font entrer en contact avec cette oeuvre hors du commun 

http://www.zone51.com/ultime-atome/livres/chroniques/danielewski/maison.htm

http://lamorine.free.fr/ashtreelane/ (le site officiel)



Essayons donc une interprétation : je pense que le manuscrit de Zampano est la création de la folie de Johnny Errand ; on remarque beaucoup de similitudes entre le personnage principal du film, à savoir le photo reporter Navidson et Johnny : une culpabilité par rapport à leur passé, une volonté de se réconcilier avec leur famille. Pour Navidson, il s'agit de descendre dans les tréfonds de son inconscient ; pour Johnny, le labyrinthe, le couloir sans fin symbolise le retour dans le vagin maternel (et ainsi la réconciliation avec sa mère internée dans un asile). Amis freudiens, bonjour !

Peu importe l'interprétation : c'est à chaque lecteur de faire la sienne !

Roman fantastique, roman à énigmes, thriller, récit d'introspection ; ce chef d'oeuvre n'a pas fini de nous envoûter !

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23 septembre 2007 7 23 /09 /septembre /2007 15:08

La maison des feuilles de Marc Z. Danielewski

ETATS-UNIS 













Editions Denoël et d'Ailleurs, 2004


Ce titre et son auteur (né en 1966) détiennent sans aucun doute la palme de l'originalité des livres parus depuis au moins 10 ans !

En ce mois de septembre, on reparle de l'auteur avec la parution de son second Opus, O Revolution , qui reprend les mêmes procédés quant à la typographie. 

Présentons d'abord le contexte : 700 pages, des histoires imbriquées les unes aux autres mais présentées avec une typographie différente, des pages noircies de mots et d'autres avec deux ou trois mots, d'autres avec des phrases écrites à l'envers ou en diagonale, spirale et j'en passe !

Si vous ne vous êtes pas encore découragés, vous pouvez continuer la lecture de cet article !

Sachez que ce monument a été écrit en 12 ans ; il a d'abord circulé sur Internet, puis devient rapidement un objet culte ; publié d'abord à 2 000 exemplaires, il est épuisé en une semaine et devient alors un best seller...

Il faut dire que Danielewski honore l'objet livre  : sans le lire, il n'y a que le parcourir pour découvrir que nous avons dans les mains quelque chose d'extraordinaire. 

On a parlé bien sûr à son sujet de littérature expérimentale ; sachez seulement que l'intrigue est facile à lire et à comprendre, pas du tout hermétique même si le lecteur s'oblige bien sûr à oublier les frontières entre rêve et réalité, raison et folie, réel ou fantasmes. Le plus difficile est de lire les deux récits en même temps ; mais à chacun de choisir son parcours de lecteur : soit il lit les deux récits en même temps, soit il les lit l'un après l'autre. 

Plongeons donc davantage dans l'Histoire : Johnny Errand, le narrateur, prend la parole : il apparaît comme un être au bord de la folie, menacé par d'étranges cauchemars. Ces troubles, nous dit-il, semblent être causés par un étrange ensemble de textes qu'il a découvert dans la maison du vieux Zampano, un vieil aveugle, voisin de son ami Lude. Cette maison étrange ne faisait passer aucune lumière, les fenêtres et portes étant obstruées. C'est alors que Johnny se met à rassembler toutes ces feuilles éparses de cette maison  (d'où le titre) et à publier ce mystérieux manuscrit, appelé Le Navidson Record.


Ce manuscrit écrit par Zampano occupe alors les 3/4 du livre. Il se présente sous la forme d'un commentaire d'un film (qui selon Johnny n'a jamais existé !!) réalisé par l'ex photo-reporter Navidson. Ce dernier vient d'emménager avec sa femme Karen et ses deux enfants dans une spacieuse maison de campagne en Virginie. Dans cette retraite paradisiaque, tout bascule le jour où Navidson découvre une nouvelle pièce qu'il n'avait jamais remarquée auparavant et que les murs de la  maison sont plus épais à l'intérieur qu'à l'extérieur ! Il décide alors d'entrer dans cette pièce obscure où il ne découvre que couloirs et escaliers sans fin. De plus, le sol et le plafond bougent constamment. ...Il engage une équipe de scientifiques pour explorer sa maison ; la descente dans le labyrinthe et le cauchemar commencent....

La plupart des pages sont divisées en deux parties, écrites dans une typographie différente : d'une part, le manuscrit de Zampano interprétant le Navidson Record et d'autre part, Johnny qui nous raconte les effets secondaires produits sur lui par la lecture du manuscrit : cauchemars, hallucinations et descente dans les bas-fonds du sexe et de l'extasy. Ces passages où le narrateur nous relate sa folie apparaissent comme des notes, des commentaires  ajoutés au manuscrit. Mais le manuscrit de Zampano apparaît lui même comme un commentaire scientifique, psychanalytique, historique, esthétique du film. Et ces commentaires constituent un puissant effet de réel : on y côtoie par exemple les commentaires de David Copperfield, Stanley Kubrick ou encore Jacques Derrida...

Enfin, la dernière partie constitue la publication des lettres de la mère de Johnny adressées à son fils, internée dans un hôpital psychiatrique. Et si le manuscrit de Zampano n'était qu'une invention dans la tête complètement fêlée de Johnny ? 

Mon interprétation dans le prochain article ....

 

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19 septembre 2007 3 19 /09 /septembre /2007 23:00

Grand Prix 2005 des lectrices de "Elle"

Passage du désir












Editions Viviane Hamy, 2004

Dominique Sylvain est, avec Fred Vargas et Dominique Manotti , la reine du polar français. Il est vrai qu'en quelques années, l'écriture du polar français s'est fortement féminisée !

Avec ce titre, Dominique Sylvain s'est fait connaître du grand public. Pour résumer, je dirais que j'ai vraiment adoré les personnages ainsi que le cadre mais que j'ai vraiment trouvé l'affaire alambiquée ! Mais beaucoup de charme quand même !

Tout commence par un braquage de banque en banlieue. Puis nous voila au coeur du 10e arrondissement de Paris dans un petit bistrot typique tenu par Maxime, un ex journaliste reconverti dans la restauration après le meurtre de sa femme. Les trois serveuses, copines depuis de longues dates, vivent en coloc. L'une, Khadidja, est la copine de Maxime. Un soir, deux d'entre elles rentrent dans leur petit appartement et trouvent Vanessa,  la troisième assassinée ....avec les pieds tranchés.

Khadidja et Chloé ainsi que Maxime sont les premiers suspects pour un inspecteur débile nouvellement nommé. C'est ainsi qu'un duo de choc entre en scène : Ingrid Diesel, d'origine américaine, la copine masseuse de Maxine, amoureuse transie, qui est prête à tout pour innocenter l'élu de son coeur.......et Lola Jost, une autre amie de Maxime,  l'ex-commissaire bourrue aux kilos en trop qui a quitté la police après la mort accidentelle de son coéquipier; depuis, elle se réfugie....dans les puzzles !!!

Mais sous  l'insistance d'Ingrid Diesel,  Lola va quitter ses puzzles pour mener une enquête parallèle à celle du commissaire en titre...

Il faut dire que tout accable Maxime : on apprend qu'il avait eu une aventure avec Vanessa et que sa femme était morte dans des conditions similaires il y a des années...
Mais il y a aussi Farid, le braqueur, ex petit ami de Vanessa et frère de Khadidja, introuvable depuis le meurtre. On sait en plus qu'il supportait très mal que sa musulmane de soeur sorte avec une quinquagénaire...

Qu'importe : pour Ingrid et Lola, il est innocent ! Les voila donc parties dans les rues de Paris enquêter du côté des immigrés roumains, des cinémas d'horreur et des bars à streap tease !

Et là, ça se complique ! Il y a des ramifications partout ! On remonte dans le passé de Maxime mais aussi dans celui de Farid. Ca parle photos de mode, associations d'entraide et de mangas ! Oui, ça part dans tous les sens mais à chaque fois, on est vraiment happé par le charme du duo d'enquêtrices !

Ce duo n'est vraiment pas conventionnel : Lola, la rondouillarde, la ronchonne, qui a un flair pas possible pour trouver ce qui cloche ; face à elle, Ingrid, l'américaine, grande perche très maigre habillée à la garçonne, ferait tout pour sauver Maxime et Lola quand elle a des embrouilles. Entre elles, elles utilisent des expressions, des proverbes dignes d'Audiard. A noter également que ce duo est dans le civil et supplante un policier bien bâlot !

Le talent de Sylvain se reconnaît également dans la façon de planter un décors : l'histoire se déroule dans le 10e arrondissement de Paris, le quartier du Canal Saint-Martin. Paris des bistrots, Paris des immigrés, Paris des cabarets, il y en a pour tous les goûts !

Un seul bémol, donc : une intrigue , certes à suspens, mais beaucoup trop de choses alambiquées...

A lire vraiment pour les personnages....

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