MANGA
IMHO Editions, 2009
Junko Mizuno, jeune mangaka japonaise, est spécialisée dans le "kawai trash" : autrement dit le dessin très mignon, mettant en scène des figures féminines ressemblant à de vraies poupées ; grands yeux, formes arrondies, visages poupons avec bouclettes ; un univers très mignon, sauf qu'il est aussi très trash : imaginez des poupées boulimiques ou accrocs d'un produit. Cela donne des poupées dont le corps est criblé de seringues...Un exemple parmi tant d'autres...
Junko Mizuno est devenue la spécialiste des réinterprétations pop et trash des contes tels que Cendrillon, Hansel et Gretel : imaginez Cendrillon partant aux enfers pour ramener son père et le secret de sa sauce barbecue !!! Au programme, rencontre de fées alcooliques, pop-stars amnésiques et morts-vivants...
Dans Pure Transe, nous sommes plongés dans un univers de science-fiction apocalyptique : les humains se sont réfugiés au sous-sol car la terre est désormais inhabitable. On se nourrit de pilules nourrissantes, dénommées Pure Transe. Seul défaut : ces pilules super bonnes provoquent une accoutumance et les jeunes filles doivent être soignées dans un hôpital pour boulimiques. Mais, la directrice, l'infame Keiko est une terreur absolue ; elle fouette ses infirmières et est une toxico du liquide pomme ! son corps est décoré de multiples seringues !
Voila le programme !
La gentille infirmière Kaori Suzuki va essayer de lutter contre la tyrannie de la directrice en essayant de voir en surface qu'il n'y a vraiment pas de vie possible...
Même si le scénario n'a rien de révolutionnaire, on doit tout de même avouer que Mizuno a surtout un univers visuel démentiel : tout d'abord, il ne s'agit exclusivement que d'un univers féminin (il y a uniquement le mère libidineux, petit rôle complètement passif) ; elle évoque la drogue, la violence, la boulimie, les mauvais châtiments mais à aucun moment il n'est question de sexe. On contraire, la maternité est très présente, y compris par des utérus artificiels !
L'agancement des vignettes est très classique, on lit dans le sans occidental ; mais à chaque page, Mizuno ajoute en bas une description d'un élément de son univers, le plus souvent des objets ou des animaux ; se déploie alors devant nous tout un univers fantastique fait d'objets iconoclastes comme des doudous à vomi !!!!des emballages nounours de médicaments, des peluches, des poupées et toutes sortes de créatures hybrides comme les êtres cerveaux par exemple.
On a l'impression de vivre dans un univers de gadgets déjantés et très gores où les infirmières dévorent des animaux ou des os. Car, suite à l'exploration du monde d'en haut, les filles pourraient bien retrouver le monde de la viande et de la saucisse....
Une BD déjantée pour découvrir les deux facettes contradictoires du Japon d'aujourd'hui.