Alors que la littérature sud-américaine rencontre un vif succès à travers le monde depuis trois décennies (Garcia Marquez, Vargas LLosa, Sepulveda, Fuentes pour ne citer que les plus connus), la littérature brésilienne est restée largement méconnue. L'Année du Brésil en France est l'occasion de redécouvrir quelques chefs-d'oeuvre qui sont réédités cette année.
Jorge Amado a été pratiquement le seul écrivain brésilien connu des lecteurs français pendant des années. Son roman le plus connu Bahia de tous les saints est un ode au petit peuple brésilien.
Deux grands textes classiques méritent toute notre attention : L'aliéniste de Machado de Assis (fin XIXe siècle) et Macounaïma de Mario De Andrade.
Parmi les contemporains, il faut citer Bernardho Carvalho et Paulo Lins qui a écrit La cité de Dieu, adapté au cinéma par Fernando Mejelles.
Bahia de tous les saints de Jorge Amado
C'est l'histoire picaresque d'un jeune noir Brésilien qui tente coûte que coûte de gagner s vie: il fera de multiples petits métiers (boxeur, acrobate dans un cirque, docker...)en risquant à chaque fois de sombrer dans la délinquance. Après de multiples aventures, notre héros trouvera un sens à sa vie en participant activement à la grève des dockers.
Amado rend un hommage vibrant au petit peuple brésilien ; ce roman est lhéritier des uvres picaresques espagnoles du XVIIe siècle : les personnages sont issus des classes populaires les plus pauvres (les picaros) et les écrivains y relatent leur vie pleine daventures et de rebondissements.
Cest également un magnifique roman sur la ville de Bahia et sur ses coutumes. Amado nous faire découvrir le carnaval, le macoumba (cérémonies fétichistes caractérisées par de multiples influences africaines, indiennes et animistes) et bien dautres traditions.
Un roman magnifique plein de bruit et de fureur pour découvrir la culture brésilienne emplie doptimisme : le parcours difficile des personnages ne semble pas mettre un frein à leur bonne humeur légendaire.
Ce roman écrit en 1922 fonde la littérature brésilienne moderne. Son auteur, Mario de Andrade, a voulu créer une littérature nationale « lavée » de toutes influences extérieures. Il va donc puiser dans toutes les cultures de son pays en mêlant les mythologies européennes indiennes et africaines, affirmant par là la formidable richesse culturelle de son pays.
Le héros Macounaïma (« le grand méchant ») est un personnage très connu de la mythologie indienne. C'est un peu l'anti-héros par excellence. Cest un indien noir né dans la forêt vierge amazonienne qui a un fort penchant pour la paresse et la lubricité. Il devient Empereur de la forêt et épouse Ci La Mère-de-la-Forêt. Avant de mourir, cette dernière lui remet un talisman censé le protéger du danger. Mais ce dernier va être volé Le roman raconte alors les aventures rocambolesques du héros à la recherche du « Mouïraquitan »
Ce roman foisonnant et éminemment ludique mélange les genres (à la fois tragique et comique) , les langues (beaucoup de vocables sont issus de la langue indienne et Andrade procède par énumération de ces mots tous plus exotiques que les autres), les lieux (les aventures de Macounaïma lemmènent de la forêt amazonienne à la ville tentaculaire de Sao Paulo).
Les personnages eux-mêmes, se transforment en de multiples éléments : Macounaïma, pour lutter contre ses ennemis, se transforme en petits animaux. En se baignant dans un lac, il devient même blond aux yeux bleus !šPlusieurs femmes se fransforment en constellation.
Macounaïma nous plonge dans la magie brésilienne. Eminnemment baroque, ce roman est très comique et burlesque: multiples scènes d'érotisme, scène du puissant potentat local qui se fait berner par le héros...Les aventures se multiplient à un rythme trépidant.
un roman fondamental, très peu connu et qui ne ressemble à aucune oeuvre d'Amérique latine.
L'aliéniste de Machado de Assis
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