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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 22:06

Rentrée littéraire 2009



Editions Arléa

Je vous présente en exclusivité le nouveau roman de Marie Sizun. Nous avons eu la chance de la recevoir à la médiathèque de Noisy-Le-Grand. Pour nous remercier, elle vient de nous envoyer un spécimen de son dernier roman, Eclats d'enfance, qui va paraître le 3 septembre prochain.

Toujours cette écriture si juste et épurée qui fait sa force et son thème de prédilection, l'enfance. Mais, par rapport aux autres romans, on sent l'influence très nette de l'autobiographie. Pour la première fois, l'auteur dit "je". C'est le "Je" d'aujourd'hui, qui tente de retrouver ses souvenirs d'enfance. Mais dans le passé, l'enfant devient "la petite" et son entourage "le père" et "la mère".

Il faut tenir à distance coûte que coûte ce secret familial, jamais expliqué, seulement suggéré, dans cet "immeuble aux briques rouges".

Alors, plutôt que de rentrer dans cet immeuble en brique rouge qui abrite le secret familial, elle va concevoir son récit d'enfance comme un carnet de voyage dans le 20e arrondissement, contourner cet immeuble aux briques rouges : fuyant le récit chronologique, elle va concevoir chaque chapitre comme un éclat d'enfance qui remonte à la surface grâce à un nom de rue, un cinéma, un square, une station de métro. Elle va saisir des petits morceaux de vie comme de petits papillons épinglés pour faire ressurgir les sensations de l'enfance.

 

Refusant le sentimentalisme, prônant la distanciation, elle conçoit ses personnages comme des ombres, des esquisses fuyantes que l'on ne fait qu'apercevoir.

 

Chaque rue, chaque carrefour, chaque square est vue à travers la vue, l'odorat, l'ouie de l'enfant.

 

Ainsi, dans cette belle promenade d'enfance, le mystère des êtres reste entier. Bien sûr, nous devinons des choses (un petit frère pas tout à fait comme les autres, une mère fragile), mais l'itinéraire parisien contourne habilement la "chambre du secret".

Un récit sous forme de fragments, d'éclats qui figure une mémoire séquentielle surgissant grâce à une promenade dans les rues de Paris. On appréciera les détails figurant le Paris d'autrefois comme la description des vieux métiers comme le grainetier ou le rémouleur.

Quelques extraits :

" "Qu'est ce qu'un enfance ? Ce temps étrange, marginal, secret, infiniment personnel, inconnu des parents, ce temps où l'on devient soi, où l'on se met à voir, à entendre, à penser. Envie de raconter cela. De retrouver cela. C'était le tracé des rues qui me le racontait, cette histoire. Qui m'aidait à me la raconter, qui en était le support. Le fil d'ariane.

C'était comme si, au hasard des rues, rue Haxo, rue de Borrégo, rue du Télégraphue, je retrouvais, papillons posés ici et là, prêts à s'envoler, des éclats de l'enfance perdue, dispersée, oubliée. De petits morceaux de vie. Comme si je surprenais, épinglé là, puis là, ce qui peut être, autrefois, m'avait échappé.

"Pourtant, mais cela, c'est un cadeau du temps et de l'âge, chaque fois que j'entends ou que je lis le joli nom de la station Porte-des-Lilas, ce n'est pas à l'odeur du métro que je pense, si prestigieuse fût-elle pour l'enfant, mais à une branche de fleurs fraîches qui m'aurait laissé dans la mémoire comme un parfum mauve

...Alors, les tendres et cruels fantômes de l'immeuble de briques rouges, j'ai simplement eu envie de les prendre dans mes bras, de les rassurer, de les réchauffer, de leur redonner vie. Une autre vie.
Leurs secrets, leurs mystères, les les garderaient, je les respecterais; Mais j'écrirais leur histoire, une histoire plus vraie que la vraie vie, que leur vraie vie, que la mienne. Une histoire qui dirait ce que nous n'avions pas su dire. "

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commentaires

Y
Eclats d'enfance - Marie SizunAprès trois romans publiés chez Arléa, Le père de la petite (2005 et 2008, prix Librecourt), La femme de l'Allemand (2007, prix des lectrices de Elle, 2008, prix du Télégramme) et Jeux croisés (2008 et 2009), Marie Sizun vient d'achever Eclats d'enfance, son quatrième livre qui va paraître le 03/08/09 ; il s'agit d'un récit authentique lié au quartier où dans "la vraie vie", l'aureure a passé son enfance ; il est conçu comme un roman.Longtemps, l'aureure a rêvé qu'elle revenait sur les lieux de son enfance sans jamais parvenir à son but : arrivée devant la porte de sa maison, invariablement, elle se réveillait submergée par l'angoisse. Mais, dans la réalité, beaucoup plus tard, habitant Paris, elle a eu envie de revoir "ce petit morceau du 20ième arrondissement" qui avait été le théâtre de son enfance, "une enfance qui n'avait appartenu qu'à elle".Rentrant de vacances en voiture, elle arrive "très simplement, comme par magie", à la Porte des Lilas et pénètre chez elle , dans "le jardin de son enfance". Son procédé d'écriture est très habile, elle emploie d'abord la première personne pour désigner et parcourir les lieux, puis elle se dédouble pour raconter, à la troisième personne, en observateur, la vie de l'enfant dans cet "endroit d'amour, de solitude et d'effroi". Et l'histoire se déroule ainsi, très naturellement, avec une extraordinaire fluidité et une aisance remarquable. Le personnage de l'enfant n'est autre que "cet enfant-là, enfui, que chacun d'entre nous a été, mais ici retrouvé et entendu".Le quartier était métamorphosé, immeubles très hauts, mélange singulier des transformations et de l'autrefois : "Bizarre, cette superposition du présent et du passé"..., pourtant les rues d'avant étaient toujours là : "tendresse de leur tracés, poésie de leurs noms,...le ciel, la couleur du temps... Tristesse et gaieté de ce quartier populaire et rumeur ancienne"... A plusieurs reprises, l'auteur évoquera, avec une émotion retenue, son petit frère "mort l'an dernier"... Pas de chronologie dans l'histoire du temps oublié, pas de récit linéaire mais des "éclats de vie, à la fois beaux et cruels, fulgurances librement accueillies, dans ces surgissements d'instants". Et ce récit ininterrompu, fait de fragments, prend l'apparence d'un roman, avec ses personnages esquissés, comme le père, la mère, le petit frère..., "figures fugitives et mystérieuses"... C'est l'histoire singulière, d'une enfant en train de découvrir la vie, à travers son univers peuplé "d'objets minuscules au regard d'un adulte, mais essentiels pour elle". Les boutiques lui offrent un spectacle pittoresque, semblable à une galerie de tableaux qu'elle visite et observe minutieusement, portraits très vivants des commerçants du quartier avec leur manière d'être, les événements qui ont bouleversé leur vie, une foule de sensations, d'émotions et de descriptions très riches... La librairie, bleu ciel, magasin le plus prestigieux : quiétude, silence, parfums, univers des livres... Puis la découverte de la tumultueuse rue de Belleville qui conduit au-delà de l'enfance, les courses avec la mère ensuite toute seule. Au passage, notons le portrait humoristique du charcutier croqué par l'enfant : "Monsieur Gruat (parfaite congruité de ce nom) a les lèvres gourmandes et aussi grasses que ses rillettes, l'oeil un peu semblable à celui du cochon de faïence rose, posé sur la caisse, le nez couvert de veinules apparentes semblables à celles des crépinettes". Puis le portrait de la "terrible folle" aux affreux doigts crispés : l'enfant tremble d'être un jour "saisie par cette main-là"...C'était la guerre ; le père était absent et l'enfant, âgée d'à peu près quatre ans, vivait seule avec sa mère qui l'emmène pour la première fois au cinéma des Tourelles : l'apparition sur l'écran de ces grands fantômes noir et blanc, le mystère de cette vie irréelle, quel prodige ! Une année plus tard, le père est rentré. "Nouvel éclat d'enfance" lié à la naissance du petit frère : l'enfant, accompagnant sa mère aux visites, découvrait le milieu hospitalier. Elle ressent une vraie peur. Que se passera-t-il quand le bébé sera là ? Une foule de questions l'assaillent.Ensuite elle entrera à l'école, éprouvera le bonheur de comprendre, de savoir, d'être aimée par la maîtresse et de se faire des amies. Elle n'en finit pas, l'enfant, d'apprendre à voir, à écouter. Ne se rassasiera pas de comprendre.Puis elle ne tardera pas à pressentir la mésentente de ses parents, plongeant sa mère dans une tristesse infinie.Maintenant, laissons au lecteur le plaisir de découvrir le passage de l'enfance à l'adolescence, si riche en émotions qui participent à la construction de la personnalité de la petite et à son épanouissement.L'auteur a su se distancier pour s'autoobserver. L'enfant était douée de claivoyance et d'une force de caractère évidente ; de plus, l'amour de sa mère et l'affection de son père ont favorisé sa capacité à rebondir après les épreuves traversées. Cette errance, "plus rêvée que réelle" a permis à Marie Sizun d'apprivoiser "les fantômes tendres et cruels de son enfance" tout en les respectant pour leur redonner une autre vie. Ce huis-clos et toutes les choses de la vie extérieure ont contribué à faire d'elle "un être vivant, aimant, plein de révolte, d'espoir et de rêve".On retrouve avec plaisir son style concis, dépouillé, son écriture simple, pudique, pleine de délicatesse, subtile et poétique...Très beau livre poignant, dense et tonique bien qu'empreint de mélancolie, où Marie Sizun décrit magnifiquement l'enfance :"Qu'est-ce qu'une enfance ? Ce temps étrange, marginal, secret, infiniment personnel où l'on devient soi, où l'on se met à voir, à entendre, à penser".Extrait : "C'est alors, comme elle arrive à la hauteur du terrain vague, sur la gauche, juste en face du jardin d'enfants, c'est alors qu'elle l'aperçoit. Voir du premier coup d'oeil ses cheveux d'or brillant parmi les herbes folles. Le petit frère tranquillement assis, là, au milieu des campanules et des fleurs d'anis, le petit frère heureux comme elle ne l'a jamais vu et qui lui sourit".Yvette Bierry - 01/07/09<br />  <br />   
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L
J'ai adoré "Le père de la petite" de Marie Sizun et je suis ravie d'apprendre qu'un autre livre va arriver en septembre. Je le note dans ma liste à ne pas manquer !
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N
je suis sensible à ce style de lecture
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