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Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

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12 février 2006 7 12 /02 /février /2006 16:02

Les poètes ont toujours célébré l'amour. Les poèmes les plus connus sont sans doute ceux de Louis Aragon célébrant Elsa Triolet (Les yeux d'Elsa).

Selon vous, quel est le poète qui célèbre le mieux l'amour?


Pour moi, les poèmes d'amour les  plus beaux sont ceux de Baudelaire.

Ce grand poète a célébré la femme aimée à travers ses célèbres correspondances : la femme évoque des paysages; les forêts, les océans sont contenus dans le corps féminin. La femme est regardée, sentie, écoutée; des couleurs, des parfums et des sons viennent enivrer le poète qui voyage dans un paradis exotique.

Les deux poèmes que je vous propose sont dédiés à la maîtresse créole de Baudelaire, Jeanne Duval.

.

LA CHEVELURE

Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !
Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum.

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève !
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :

Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur ;
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé !

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?

 

 

 

 

 PARFUM EXOTIQUE

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

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commentaires

L
Bonjour Sylviette, Selon moi, l’auteur qui le mieux a célébré l’amour est Jacques Prévert. Dans son recueil « Paroles », à côté de la dénonciation de la guerre et la violence, il n’oublie pas d’analyser l’amour, mais sans risquer de banaliser ! Ça, je pense, est très important. Mais la simplicité même devient un moyen extraordinaire pour expliquer ce merveilleux sentiment. A ce propos, je te propose cette poésie:Cet amour Cet amourSi violentSi fragileSi tendreSi désespéréCet amourBeau comme le jourEt mauvais comme le tempsQuand le temps est mauvais[…]Nous pouvons oublierEt puis nous rendormirNous réveiller souffrir vieillirNous endormir encoreRêver à la mortNous éveiller sourire et rireEt rajeunirNotre amour reste làTêtu comme une bourriqueVivant comme le désirCruel comme la mémoireBête comme les regretsTendre comme le souvenirFroid comme le marbreBeau comme le jourFragile comme un enfantIl nous regarde en souriantEt il nous parle sans rien direEt moi je l’écoute en tremblantEt je crie […]   
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S
Je n'arrive pas à le lire, il doit manquer le lien !
E
C'est une scène d'amour qui me revient à l'esprit, dite par une femme malheureuse, éprise d'un homme violent et alcoolique... C'était dit avec force par une jeune actrice bouleversante... Thelma : écoute la voix d’une femme pour une fois Tom ! Ecoute la voix d’une femme ! (Elle regarde la bouteille comme si elle y puisait un nouveau courage). Toi, tu parles jamais autant que quand t’as une bouteille dans la main !… Maintenant, c’est à mon tour !… La bouteille, c’est mon porte voix !… Maintenant, écoute-moi bien, je vais te dire quelque chose que je pense vraiment !… Tu as deux visages… Quand tu es saoul, les mots que tu dis ne t’appartiennent plus !… Alors fais pas de scandale en public ! Ca n’intéresse personne ! Montre-nous plutôt ton vrai visage ! (Dans un accès d’héroïsme elle le tire par le bras et le plante devant Stella). Montre-le lui donc à elle ! Montre-lui comment tes mots savent aussi caresser !… (Elle devient lyrique). Montre-lui comme tu es gentil, comme tu es tendre quand tu veux !… Allez… fais-lui envie !… Elle a jamais connu ça, elle !… Joue-lui ton numéro !… Tiens, redis moi ce que tu m’as dit hier dans la nuit bleue… Je te revois, tu avais une jambe nue qui sortait du drap, les yeux grands ouverts gonflés d’amour… (Elle le lâche, s’adresse tour à tour à Flora, à Rose et puis, plus tendrement, à Violette, devient lyrique). Hier dans la nuit bleue… On avait ouvert la fenêtre, je m’étais accoudée sur le rebord… tu me regardais… l’air était frais (de plus en plus exaltée). Hier, dans la nuit bleue, les étoiles scintillaient sur la grande toile du ciel… tu me regardais… Hier, dans la nuit bleue, la lune avait passé une fine couche de vernis sur le sable jaune… Hier, dans la nuit bleue, l’enseigne dorée du « Tennessee Club » mettait sa signature sur le tableau… Tu me regardais… avec tes cils en pinceaux et tes grands yeux de peintre de l’amour… et tu m’as dit… (Elle cesse brutalement de rêver et redevient violente). Allez dis-le devant tout le monde… Dis-le ou je bois !… (Il lui arrache la bouteille et l’embrasse comme on embrasserait une fille de cabaret avant de la repousser. Charlie vient aussitôt pour s’interposer. Tom sort alors un révolver et fait reculer Charlie).
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C
 bonjour sylvette,<br /> effectivement en répondant au commentaire de Florence, Victor Hugo nous a laissé de très beaux poèmes; malheureusement quand on lit la vie du bonhomme, notre bel écrivain français n'était pas toujours fidel à sa dame, et n'aimait point qu'elle ne sorte, alors qu'il trompait déjà sa femme avec cette dernière...<br /> j'ai du mal à réver devant ses poèmes...<br />  
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F
<br /> Ce qui me vient à l'esprit, ce sont les lettres d'amour que Victor Hugo envoyait à sa bien aimée Juliette Droüet.<br /> Cette correspondance échangée durant cinquante ans est l'une des plus belles. <br /> En ce jour de la Saint-Valentin, je ne peux résister à vous écrire un petit extrait de "Tu mérites le ciel" du 21 mai 1844 :<br /> <br /> "Que veux-tu que je t'écrive ? Que veux-tu que je te dise ? Je suis plein de toi. Depuis plus de onze ans, n'as-tu pas mon souffle, mon sang, ma vie ? Que puis-je t'apprendre que tu ne saches ? N'es-tu pas au commencement et à la fin de toutes mes pensées ? O ma bien-aimée, il me semble que tu es devenue moi-même, et que quand je te parle, je parle à mon âme. - Lis donc ce qui est en moi, et vois comme je t'aime. <br /> <br />
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S
Merci Florence pour cette belle lettre...même si l'on sait que la vie privée d'Hugo était bien chaotique !