Editions Rivages. Oeuvre écrite en 1906
Natsume Soseki est le plus grand écrivain de l'ère Meiji (fin du XIXe siècle-1906). Son oeuvre est teintée de l'inspiration occidentale au moment où l'empire s'ouvre au continent européen.
Oreiller d'herbes est l'un de ses plus grands chefs-d'oeuvre mais reste largement méconnu en France. C'est une oeuvre très poétique et une réflexion sur la création artistique: un peintre se retire dans les montagnes reculées du Japon pour y méditer sur la nature de son art. Pour lui, être artiste ne veut pas seulement dire créer; c'est avant tout un art de vivre. Il convient donc de quitter l'agitation de la société et de vivre en accord avec la nature.
Le roman fait alterner les réflexions sur la création artistique à de magnifiques descriptions des paysages japonais traditionnels: description de la nature changeante au fil des saisons, rythme de l'eau, chant des oiseaux...
Dans cette atmosphère éminnement poétique, le peintre va faire la connaissance d'une femme, la fille de son logeur. Dans ce village, les femmes de cette famille semblent poursuivies par une étrange malédiction: les ancêtres de la femme se sont noyées dans la rivière...
Soseki réactualise le mythe d'Ophélie: subjugué par la beauté de la jeune femme, le peintre désire peindre son visage qui répond aux canons esthétiques de l'époque. Mais elle semble vouloir se dérober...
Teintée de romantisme, ce court roman mêle amour, légende, description de paysages et réflexion sur la création. Un roman à découvrir pour connaître le Japon traditionnel.