Editions Viviane Hamy, 2003
Prix des Libraires 2004
Pour les amateurs d'intrigues bizarres et d'enquêtes dans les milieux de l'art, ce roman est pour vous !
Tout commence par une histoire de fantôme ressuscité: Véra Carmi reçoit un coup de téléphone d'un gardien du Centre Pompidou: Antoine, son mari vient d'avoir un malaise dans une galerie. Le temps qu'elle arrive au musée, on lui apprend que son mari est mort mais que son corps a disparu. Selon la gardienne, habituée aux rites vaudous, il a sans doute ressuscité. Véra devient chez elle et retrouve son mari en pleine santé... Il ne lui parle pas de son accident.
Commence alors l'enquête proprement dit: Véra rencontre les différents gardiens du musée: alors que le mari déteste aller dans les musées, on l'a observé plusieurs fois devant les tableaux du célèbre Soutine.
Véra va peu à peu remonter le passé de son énigmatique époux et découvrir l'existence d'une certaine Melle Rotheim, vieille fille et sorte de mère adoptive pour Antoine. Celle-ci semble obsédée par le célèbre peintre...
Vallejo nous offre un roman très sympathique mêlant romantisme et intrigue à suspens. Pour les amateurs d'art, nous y découvrons Chaïm Soutine, d'origine roumaine, s'installant à Paris dans les années 20-30 (la célèbre Ecole de Paris regroupant entre autres Chagall et Soutine). Le roman est ponctué de jolies réflexions sur le pouvoir de l'art :
"le plus grand succès artistique , ce n'est pas de figurer dans un musée où, pire, de décorer un salon , non, le plus grand succès artistique c'est de continuer à agir longtemps après sa création, de rendre la vie de quelqu'un heureuse, ou, à défaut, de l'empoisonner. Ce doit être cela, le sommet artistique pour une oeuvre: embellir la vie et, en même temps, l'empoisonner. Il faut les deux, sinon, c'est de la décoration pour dadame..."
Un seul bémol toutefois: l'intrigue démarre de manière quasiment fantastique pour retomber dans les affaires du marché de l'art. J'ai aimé par contre le changement de ton: l'intrigue a priori comique n'est pas si anodine que cela...
Un roman très sympathique qui se lit d'une traite...
thierry moulis 30/05/2009 19:25
Alice 16/12/2005 20:22