Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PrÉSentation

  • : Passion des livres
  • : Les coups de coeur de mes lectures. Venez découvrir des classiques, des romans français ou étrangers, du policier, du fantastique, de la bande dessinée et des mangas...et bien des choses encore !
  • Contact

Bienvenue sur mon Blog !




Internautes lecteurs, bonjour !

J'ai découvert l'univers des blogs très récemment. Je suis bibliothécaire et mon métier est donc de faire partager ma passion. Voici donc mes coups de coeurs et n'hésitez pas à me faire partager les vôtres !

Je vous parlerai surtout de littérature française et étrangère contemporaine sans oublier bien sûr mes classiques préférés...

Une rubrique est également réservée aux lectures pour adolescents ainsi qu'à la BD et aux mangas.

Bonne lecture !

 

 

Recherche

Archives

21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 19:54

ETATS-UNIS, 1853

Bartleby, le scribe

Editions Gallimard Folio

Cette petite nouvelle de 70 pages est assurément l'oeuvre la plus connue de Melville avec Moby Dick. Elle n'en finit pas d'intriguer et a été notamment commentée par Gilles Deleuze. Elle est célèbre pour la réplique répétitive et énigmatique de Bartleby "I would prefer not to" (je ne préférerais pas). 

L'histoire nous est racontée par un notaire, un conseiller de la cour des comptes qui engage un nouveau scribe pour copier les actes. C'est le dénommé Bartleby. Celui-ci apparaît comme un travailleur infatigable qui ne prend même pas de pause pour manger. Mais tout se gâte lorsque le narrateur, son chef, lui demande avec ses deux autres scribes de comparer les copies aux originaux. C'est à ce moment là qu'il déclare "Je ne préférerais pas". Le narrateur, abasourdi, ne proteste pas malgré sa surprise et les remarques de ses collègues. A part copier, il se refuse à toute autre action : manger, se promener, faire une course...

Quelle attitude adoptée face à ce phénomène ? Le narrateur est partagé entre l'énervement (qu'il ne veut pas montrer) et la charité, la pitié : car il découvre un jour que Bartleby a véritablement élu domicile dans son bureau. Il s'y incruste alors que son patron lui a donné de l'argent pour qu'il parte. En vain bien sûr....Jusqu'au jour où Bartleby se refuse à écrire et passe ses journées à méditer devant la fenêtre. 

Le patron, bravé par son employé, mais n'osant pas appeler la police ni le faire quitter de force le bureau pour le brusquer (est-il vagabond ? On ne connait rien de son passé), préfère déguerpir et changer de bureau ! Mais il sera malheureusement rattrapé par ce mystérieux personnage....

L'intérêt de cette nouvelle réside surtout sur la dialectique éternelle du maître et de l'esclave. Le notaire est abasourdi devant les refus de Bartleby, son employé. Mais ce dernier est si vertueux, si appliqué qu'il ne peut laisser libre cours à sa colère. Il est plutôt tenté par la charité, tout en étant profondément déstabilisé et en étant obligé de changer ses habitudes. 

Alors que l'auteur ne dit rien sur le mystérieux Bartleby, ses motivations, son passé, il décrit avec maestria les hésitations, les remords, les décisions du notaire. Que faire face à l'absurde ?

Cette nouvelle, d'abord plutôt comique (le notaire fait au début le portrait de deux autres scribes qui frisent la caricature) évolue vers le drame de l'humanité : je vous laisse découvrir les dernières lignes qui donnent un semblant de solution à l'attitude de Bartleby. Et si tout n'était que vanité ?

Partager cet article
Repost0

commentaires

M
J'ai aimé ce livre, ce personnage étrange de Bartleby dont on ne sait pourquoi il agit mais en même temps je l'ai trouvé très "touchant". Je l'avais lu après lu Des chrétiens et des maures de Daniel Pennac je crois bien dans lequel il parlait de ce célèbre I would prefer not to. J'ai ensuite écouté la lecture qu'en faisait Pennac et c'est juste sublime !
Répondre
T
Certaines traductions ont plutôt choisi "Je préfèrerais ne pas", ce qui traduit moins la négativité pure qu'une certaine rupture, une omission. C'est d'ailleurs plus proche de la phrase originale, "I would prefer not to", qui elle-même est une bizarrerie de la langue anglaise.Au fait, C'est dans Critique et clinique - excellent bouquin - que Deleuze en parle.
Répondre
K
La honte sur moi....je n'ai jamais lu de Merville! Je note !!!
Répondre